UR

La Ur visitée avec Shahrzad ressemble un peu aux jardins de Babylone, en beaucoup moins haut.

Shahrzad est arrivée comme à son habitude sans prévenir, amusante,
joyeuse, comme un tourbillon de bonheur. Elle chantait comme souvent,
petite mésange de printemps perdue dans un monde si dur. Une princesse
qui porte sa noblesse en elle, loin de toutes les apparences. La plus
incroyable chamane depuis que la lune berce le coeur des hommes sur
les plages désertes. Elle a pris ma main, mit son index sur ma bouche
et m'a dit:

-Partons !

Je ne refuse jamais quelque voyage que ce soit à cette équipière, quel
que soient les risques, quelles que soient ses lubies, car ce sont
toujours des merveilles. Merci Shahrzad pour ces portes ouvertes.

Nous sortons du tunnel de lumière et d'argent et nous glissons au
dessus des flots majestueux de l'Euphrate paisible. Des pêcheurs
jettent leurs filets, des enfants jouent sur les rives, des femmes
lavent leurs linges. Un soleil bondissant éclabousse ce monde de sa
joie et de sa paix. Shahrzad m'offre quelques dattes. C'est une pilote
toujours si calme, imperturbable, quoique nous puissions découvrir.

Elle a pris un long virage sur la droite. Nous avons survolé des
champs soigneusement entretenus, des canaux d'irrigation, des
villages. Ur était là devant nous, verdoyante, si belle. Ur comme le
plus bel exemple du génie humain en matière d'Ur-banisme? Avec
Shahrzad nous adorons cette petite ville si agréable à vivre. Je n'ai
jamais rien vu d'aussi beau.

Nous nous sommes posés sous un grand arbre, sur une terrasse, tout
près d'une fontaine à l'eau claire nichée dans un tapis de mousses
fleuries. Shahrzad a sauté la première. Elle semblait avoir envie de
danser, son turban rouge flottant dans le vent. D'où nous sommes, la
vue porte loin. Le vert des campagnes se mêle au bleu du ciel dans le
flou des vapeurs lointaines.

Nous buvons cette eau claire à la fontaine et nous aspergeons nos
visages. Quelle journée extraordinaire.
Tiens, une musique, des luttes et des tambours.
Voici qu'un homme s'avance vers nous, joyeux, la main sur son coeur.
C'est le jeune Roi d'Ur, si beau, si "magnétique". Il m'amuse
beaucoup.

-Étrangers, bienvenus dans mon petit royaume. Un mage m'avait prévenu
de vos visites. Je voulais vous "voir" et comme je n'ai point vos
dons, il m'a fallu prendre une drogue. Son effet sera de courte durée.
Mais je me réjoui de pouvoir parler à des visiteurs venus de notre
futur.

-Hélas, Roi valeureux, ne soyez pas si joyeux. Dans les temps où nous
vivons, votre ville n'est plus que poussières et briques rongées par
les vents du désert. Votre ville, si belle, n'a plus pour habitants
que des serpents, des chacals et des scorpions.

Nous allons toujours vers le passé princesse Shahrzad. Et si nous
tentions les voyages vers notre futur? Mais gardons bien cela pour
nous.
Le jeune Roi d'Ur était bien triste de ce que nous lui avons révélé.

(C textes) Ivano Ghirardini 17 février 2009

Ce n'est pas très loin de mon palais doré, des bruits de couloirs, des
luttes de pouvoir et d'intérêts, comme toujours dans ces hautes
sphères ou la politesse n'est que de façade et les couteaux toujours
acérés, mais c'est un sacré saut dans le temps. Voyons si ce tapis
magique saura faire cela....

la sortie du tunnel argent....

C'est effectivement incroyablement plus vert et luxuriant que ce je
pouvais penser. Le Tigre et l'Euphrate, toujours aussi paisibles et
majestueux, mais beaucoup plus d'eau et bien plus claire aussi.

Voilà, le tapis se dirige vers Ur et ce n'est pas une capitale hantée
par les vents de sables. les campagnes sont splendides, bien
entretenues. Tout semble si fertile, si riche. des plan d'eaux, des
troupeaux. Une terre d'abondance.

Mais ou est cette ville? Voilà, c'est en fait un immense jardin
fleuri, avec des maisons cubiques imbriquées, des arbres, des bassins,
c'est paisible et très gai semble-t'il. Les gens semblent paisibles,
heureux et raffinés, élégants...

posons nous sur ce toit, un peu à l'écart et observons....

Pas de ziggourat en vue, je suis arrivée avant cette période:



Pas d'armée à Ur, ou presque pas? Étrange.
en ce temps là, ils semblaient bien paisibles.
Mais cela ne pouvait durer.
Des terres aussi fertiles, une telle qualité de vie...
de quoi attirer des convoitises.

Pour vivre heureux faut-il vivre caché?

Une ville passionnante, très agréable,
paradisiaque.
Un autre temps, un autre monde, ou les hommes semblaient plus libres
et heureux.
Pourquoi avons nous basculé vers ces mondes de moins en moins
"vivables"?

Sumer survivre à la mer ?


(C) Ivano ghirardini 13 Février 2009

Notes:

# La plus vieille installation date de l'époque d'Obeid (Ve
millénaire), le site fut occupé jusqu'à l'époque néo-babylonienne
(VIe siècle av. J.-C.).
# Pendant la IIIe dynastie d'Ur (2100-2000 av. J.-C.), la ville connut
une époque florissante. Cette dynastie compte cinq rois. Le premier de
ces rois est aussi l'un des plus connus, il s'agit du roi : Ur-Nammu.
Il construisit la ziggourat et les monuments les plus importants de la
ville.

"Pour la déesse Inanna, sa souveraine,

Ur-nammu, l’homme fort, le roi d’Ur et le roi de Sumer et d’Akkad, a
bâti son temple. "

Il est roi de Sumer et d'Akkad et aussi roi d'Ur...intéressant.