La conjecture de Shakespeare. par Ivano Ghirardini, samedi 5 juin 2010, à 12:27

Combien d'hommes depuis que l'humanité existe se sont-ils retrouvés face à cette conjecture impitoyable, cette véritable machine à broyer tous les orgueils machistes. Le Grand William Shakespeare, l'Immense, l'incomparable William, qu'avait-il donc fait le jour où il se lança dans l'écriture démoniaque de La Mégère apprivoisée (The Taming of the Shrew). Il eut mieux valu qu'il se pende ce jour là.

L'enfer a commencé pour lui avec Catharina, au caractère épouvantable et qui veut toujours avoir le dernier mot.

Il a commencé pour moi avec cette Miss Padington, la femme la plus chieuse au monde, le jour ou elle s'est glissée sous ma plume pour l'ensorceler.

Non, non, ne riez pas. il n'est pire drame que celui là, pire ironie du sort.

William Shakespeare

Et même Molière, l'illustre, l'incomparable Molière, celui qui voulait tant se moquer des femmes et qui finit par tellement souffrir d'amour pour elles. Ah il s'était cru habile à manier les mots. Pourquoi donc n'avait-il pas choisi plutôt une truelle ou un râteau. Sa destinée aurait été autre, mais plus heureuse sans doute.

Et ce Pablo Picasso qui faisait de si belles peintures au début. Pourquoi, un jour où il était en rage, en furie contre la femme qui venait de le plaquer, pourquoi a t'il voulu exprimer tout cela sur une toile pour dépeindre l'horreur des femmes. Que n'avait-il pas fait là, lui aussi. Il eut mieux valu pour lui qu'il avale tous ses pinceaux et la peinture en sus.

Non, non, je vous le dis. Ne me lisez pas. Ce que j'écris ici est maudit. Ne le publiez pas de grâce. Détruisez en toute copie.

Quelle est donc cette chose terrible qu'il faut cacher, mettre dans un pot de plomb avec le sceau de Salomon dessus et jeter au loin dans la mer. Elle contient le pire génie du mal, la pire horreur pour vos cerveaux: la conjecture de Shakespeare, je la nomme ainsi, mais j'aurais pu dire la conjecture de Molière, de Picasso et de tant d'autres. Elles les a tous rendus fous.

Plus vous voudrez détruire l'image, plus vous voudrez créer un imaginaire d'une femme détestable, odieuse, insupportable, ridicule, chieuse, j'en passe et plus cet imaginaire vous poursuivra, ne vous laissera plus aucun repos. Il fera de vous des esclaves de l'amour.