vendredi, septembre 24, 2010

Le ver de terre et le pêcheur



"Non, je t'en supplie, ne fais pas cela. ne m'offre pas en pâture aux poissons."


"M'en fout. cause tant que tu veux, je m'en vais t'accrocher au bout de mon hameçon. Et je compte bien attraper quelque belle truite ou puissant brochet, attirés par tes chairs fraiches et tendres."


"Mais j'étais ta mère dans une autre Vie. C'est moi qui t'ai donné la tétée, qui t'ai langé. Ne vois tu pas cela?"


"T'as pas fini de dire des conneries le ver? Ah vraiment, ils savent plus quoi inventer pour ne pas mourir. Non, non, voilà, la ligne est prête. Il ne manque plus que toi au bout."


"Non, Non, ne fait pas cela. Je te l'assure, j'étais vraiment ta mère dans une autre vie."


"Te voilà ferré, ver de terre. Voici, je t'envoie vers une nouvelle vie ! "

(C) Ivano Ghirardini

Les aventures de Sinbad...

Sinbad accroché sur sa planche, naufragé dans la mer démontée, crie:

-donnez moi une autre chance, je ne ferais plus la même erreur.

-Est-ce une erreur d'avoir d'avoir tenté ta chance, répondit le Djinn fou de la tempête marine?



(C) Ivano Ghirardini

Le Pontifex Maximus Caïus Lulius Caesar a bien été le véritable initiateur du Christianisme.



Rome.


Pour un Empire.

La lourde galère de Caius Julius Caesar, le récent vainqueur de Pharsale, accoste sur le port bruyant d’Alexandrie. Il est accompagné d’une minuscule flottille, pas même une légion. Certes, ses meilleures troupes d’élite, mais c’est bien peu. Le consul vient de rabattre son manteau rouge sur ses épaules. Le soleil est déjà haut. La fraicheur marine ne parvient pas à atténuer la chaleur étouffante de cette belle journée d’octobre. Caius Julius Caesar vient de lancer un nouveau coup de dés. C’est dans ses habitudes.

Son cerveau tourne quatre à cinq fois plus vite que celui d’un scribe habile à penser. Il n’a pas une cervelle, mais une ruche bourdonnante sous le crane. Il sent bien qu’il s’use à toujours cogiter, comparer, analyser, sans que lui-même ne puisse rien faire pour stopper cela. Il est né ainsi, avec cet encéphale monstrueux, comme d’autres naissent difformes.
Enfant, il avait vite remarqué qu’il avait toujours un coup d’avance. Il anticipait les réactions des autres parce qu’il pouvait toutes les prévoir. Un surdoué ! Il avait du cacher son don extraordinaire. Il avait joué au dandy, au faible, pour se protéger.

Il s’emmitoufle plus profondément dans son manteau et mâchonne le bord supérieur de la laine épaisse. Il pense, et c’est pour lui un réel plaisir que de penser. Il revoit la défaite écrasante de Pompée à Pharsale, la fuite de son rival et la décision qu’il a prise de le poursuivre sans prendre le moindre repos, pour ne point lui laisser le temps de reconstituer une armée. Il n’a que peu d’hommes avec lui et il sait que sa position n’est pas assurée.

Pharos, une des sept merveilles du monde antique.

C’est en cela que Caesar est le plus étonnant. Un plaisir cérébral total. Jouer des jeux complexes en situation d’infériorité. Quel plaisir que terrasser un à un ses adversaires et les voir obligés de poser le genou à terre, à ses pieds. Il se souvient de Vercingétorix, de ce fier gaulois, humilié à Alésia, alors même qu’il disposait de forces cinq fois supérieures. L’assiégeant s’était laissé assiéger, un coup unique dans les anales des stratégies militaires, un coup mortel.
Voici qu’il rejoue sa vie, face à ce Ptolémée XIII et à ses ministres, le général Achillas et ce fourbe de Pothin, l’eunuque. Les informations dont il dispose ne sont pas complètes, mais Caesar possède un autre don, un don extraordinaire, il sait voyager en esprit. Il est donc « venu » à Alexandrie, lors de la traversée de la Méditerranée sur sa petite flottille de guerre.
Oui, il a toujours su rêver et se déplacer en esprit pour évaluer une situation ou une position militaire. Un médium exceptionnel. Il sait ce qui se trame et il n’ignore rien du danger. Il sent que Pompée est déjà mort et son âme en est révulsée. Cette Asie toute en fourberies, trahisons, hypocrisies, il ne l’aime pas. Elle pue la lâcheté.

Son fidèle Lucius, lui annonce l’arrivée d’une ambassade.
« Ils n’ont pas trainé », rumine Caesar qui sent une colère sourde l’envahir. Il se souvient de la trahison des satrapes Narbazane et Bessos, les vils, qui n’avaient pas hésité à trahir leur Roi, Darius III, espérant s’attirer les faveurs d’Alexandre le Grand. Il se souvient que le conquérant plein de mépris les avait fait exécuter comme des chiens.
« Qu’il en soit de même avec ce Ptolémée XIII, cet Achillas arrogant et ce castrat de Pothin !». La rage lui bout dans les tempes. Il n’accepte pas que des vers de terre aient pu décapiter un Consul de Rome et laisser son corps sans sépulture, sans honneurs.
Les ambassadeurs sont mielleux, suaves, puants, tout couverts de pierres, d’or et d’étoffes précieuses, tout en courbettes et facéties. Ils lui répugnent autant que des cafards. Il se dégage de son manteau et va au devant d’eux, hautain et affable. Caesar est Caesar. Il sait nager dans les nids de vipères depuis l’enfance. Il sait tuer d’un sourire, il sait contrôler tous les muscles de son visage pour ne jamais trahir ses émotions. Un joueur froid, implacable, qui aime laisser croire à ses adversaires qu’ils peuvent gagner pour mieux les duper.

Caesar, un génie militaire et politique, assurément.
Un génie sur le plan religieux, c'est moins connu.
C'est lors de son voyage sur le Nil, ses seules vraies vacances, avec Cléopatre, qu'il a conçu et organisé ce chef d'oeuvre: le Christianisme.

Oui, il aime jouer, à la guerre comme en amour. Il jouit de son infériorité bien visible, il jouit de savoir qu’Achillas et Pothin, sont déjà tombés dans son piège. L’Egypte va devoir se soumettre. Ce n’est plus qu’une esclave lascive qui se prépare à écarter les cuisses face à son maître.
Les ambassadeurs lui offrent la bague de Pompée, celle qui sert à sceller le courrier ou les ordres. Ils pensent faire plaisir à Caesar qui est pris d’un accès de violente migraine. Il n’en montre rien, pas même un rictus. Il feint de se réjouir d’apprendre que son fier rival est mort. Il écoute patiemment le récit, demande des détails. Il sonde les cerveaux hypocrites des Egyptiens tout en courbettes. C’est là, directement dans leurs psychés, derrière leurs yeux fardés, qu’il arrache les informations cachées.
Et déjà mille stratégies, mille options, mille intrigues, analysées une à une, sans rien omettre, avec une rapidité qui défie tout entendement. Peu à peu, au bout de ce voyage mental, une certitude émerge comme une île sortie des brumes : Cléopâtre. Comme aux échecs, elle sera sa reine, la pièce qui ne sort que tout à la fin pour terrasser le roi adverse d’un coup fulgurant.
Il « voit » cette jeune femme, il sent son odeur caramel, il devine son caractère, il évalue la peur qu’elle suscite chez ces deux ambassadeurs, la crainte qu’ils en ont. Il caresse en esprit les courbes de son corps agile. Elle est l’épouse et la sœur de Ptolémée XIII mais il devine qu’elle est encore vierge. Il est venu, il a vu, et il a décidé très vite d’en faire son alliée. Une femme Pharaon d’Egypte ! L’idée lui plait.
Quelques mois plus tard, le sort de ce pays multimillénaire est réglé. Cela n’a pas été facile. Il s’en est même fallu de peu qu’il ne connaisse sa première défaite. Il se souvient de sa fuite à la nage de l’île de Pharos pour éviter d’être capturé. Il se souvient de l’incendie de la flotte Egyptienne et d’une partie de la ville, de la destruction de la Grande Bibliothèque, merveille parmi les merveilles. Mais il a vaincu, sans demander aucun renfort de Grèce ou de Sicile.

Il vient de faire exécuter ses ennemis. Son cœur est apaisé. L’assassinat sordide de Pompée, le consul, général et héros de Rome, l’époux de sa propre fille Julia, est vengé. Il s’est débarrassé de son rival sans avoir son sang sur les mains. Il a eu un motif légitime pour déclencher la guerre. A présent un pays richissime et sa reine, aux charmes éblouissants, sont entre ses mains.
Cléopâtre dort paisiblement sur son épaule, comme toujours après avoir fait l’amour, une vraie chatte qui se love et s’abandonne. Caesar écoute sa respiration paisible et s’enivre de son odeur caramel. Elle sent si bon ! Il caresse les cheveux très courts de la jeune femme qui a ôté sa lourde perruque, ses fards et parures. Elle se donne entièrement à son amant et maitre, plus âgé d’une trentaine d’années.
Caesar l’a dépucelée. Entre ses reins, il a exploré bien des plaisirs. Elle a été heureuse de découvrir cela avec un homme mûr, plein d’expérience, qui garde en toute circonstance son contrôle.
Mariée à son frère, de dix ans plus jeune, elle étouffait de n’être qu’une reine d’apparat. La mort par noyade de Ptolémée XIII est une vraie délivrance. Elle apprend très vite avec Caesar et se donne sans calcul. Elle est en confiance, même si son instinct lui recommande la prudence.
Le Consul de Rome a fait venir deux autres légions pour assoir son autorité sur l’Egypte. Il confie l’administration de ce protectorat, à ses officiers. Il n’a pas jugé bon de créer une véritable province romaine. Il se méfie d’un gouverneur qui aurait vite pris trop de liberté.
Impressionné par l’intelligence de Cléopâtre, il préfère garder ce territoire pour lui même et sa jeune maitresse. Par prudence et pour respecter le protocole, il a accepté son mariage avec un autre de ses frères, Ptolémée XIV. Une façon d’essayer de limiter son ambition qu’il devine redoutable. La confiance de Caesar n’est jamais sans limites.
Quelques minutes seulement après avoir fait l’amour, la cervelle monstrueuse de Caesar reprend son bourdonnement. Son cerveau fait un bruit de fond qui l’épuise à force de travailler sans cesse. On dirait le bruissement des feuilles d’un gros chêne sous le vent. Il n’a d’autre choix que de s’en accommoder, un peu comme un marin qui ne prend plus garde à la mer sonore. Se concentrer sur les combinaisons incessantes est une façon de soigner le mal par le mal.



Trois projets l’absorbent totalement en ce moment.
Le premier est simple, il doit terminer la guerre contre les partisans de Pompée et les Républicains. Il rêve d’assoir définitivement son pouvoir comme dictateur et devenir de fait le premier empereur de Rome. Mais il doute avoir assez de temps pour réaliser cela? Il lui faut d’abord reprendre toutes les provinces et territoires d’Asie Mineure, d’Afrique du Nord et d’Espagne. Il lui faut traquer partout les partisans de Pompée et les républicains jusqu’à leur reddition complète.
Mais cela ne sera pas suffisant. Il n’est pas aimé à Rome. Son intelligence, son ambition génèrent de la peur chez ses compatriotes. C’est finalement à Rome qu’il est le plus en danger.
Il caresse encore les cheveux de sa compagne et s’étire longuement. Il savoure le bonheur de se détendre dans ce lit moelleux. Ici il est en paix. Cette jeune reine qui se donne totalement le comble. Il peut se laisser aller et être lui-même. Cela n’a pas de prix. Oui, Rome est bien le danger, le plus terrible de tous ! Il n’ignore pas que des glaives ou des poisons mortels l’attendent.
Et si… Un sourire amer se dessine sur ses lèvres serrées. Et si…
« Oui, c’est cela, je pourrais utiliser cette haine pour dissimuler un suicide, mon suicide, en assassinat. L’idée me plait bien de berner mes adversaires une dernière fois, en me servant d’eux. Cette fois, le coup mortel sera pour moi, mais je n’y trouve que des avantages… ».
Il sait qu’il est condamné, non pas à cause de la haine de ses ennemis qui pullulent à Rome, mais par la maladie. Son cerveau dégénère, il s’use, il fatigue de plus en plus et perd progressivement toutes ses facultés prodigieuses. Il ne supporte pas cette déchéance lente qui gagne du terrain, sournoisement, insidieusement, sans qu’il ne puisse lutter.
Son deuxième projet est donc de tirer un avantage de cette maladie dégénérative qui le ronge, dans ce qu’il a de plus précieux, son intelligence. Les crises d’épilepsie sont toujours plus violentes et plus rapprochées. L’idée que ses ennemis puissent se gausser de lui, le rend fou de rage.
« Oui, plutôt un suicide ! Camouflé derrière un assassinat ! Ce sera moi le vainqueur, in fine. Il me faut juste trouver un héritier apte à continuer la marche vers l’empire ». Il ferme les yeux et se déplace en esprit. Il voit des légions étincelantes dans le soleil. Août ! Octave ! Son jeune neveu aux yeux bleu acier.
Il caresse le corps souple de Cléopâtre. Sa verge est dressée. Il a de nouveau une puissante envie des hanches généreuses de sa douce compagne, de son vagin étroit qui ruissèle de cyprine parfumée. Il est fou de ses odeurs intimes.
Il la retourne et la pénètre d’un coup, sans le moindre préliminaire. La jeune reine d’Egypte lui enfonce ses ongles dans le dos et rugit comme une panthère. Caesar n’est pas long à venir. Il n’a que faire du plaisir de la jeune femme. Il hurle comme lorsqu’il charge à la tête de sa Xe légion, sa préférée, celle des vétérans, celle qui ne recule jamais. Il retombe d’un coup, tétanisé. Sa tête est sur le point d’exploser. Une extase totale.
Cléopâtre aime être possédée ainsi, comme une esclave, sans le moindre égard. Elle aime les choses fortes, excessives, passionnées, sans limites. Elle jouit à son tour, inondée par le sperme de Caesar.
« Donne-moi un fils », lui glisse t’elle à l’oreille.
« Il sera à la fois Pharaon et ton héritier, l’empereur de Rome ! ».
Caesar est redevenu Caesar d’un coup. Son cerveau a repris sa danse entre mille hypothèses.
« Elle a un don certain. Elle lit dans mes pensées ».
Cléopâtre connait tous les langages d’Asie et même au-delà, sans jamais avoir donné l’impression de les apprendre. Voilà que depuis trois ans, elle s’exprime dans un latin parfait, académique, très pur, le latin des aristocrates. Rome ne lui a pas envoyé de précepteur. Elle doit lire dans le cerveau des autres et comprendre directement leurs pensées, dans leurs langues. Une télépathe!

Caesar savait grace à son service des affaires religieuses d'Alexandrie qu'un avatar de très grande importance allait s'incarner parmi le peuple juif. il en savait le lieu, la famille probable, les dates de façon assez exactes. Il (son service) va réussir à "voler" le Messie des Juifs et à le mettre à l'abri à Alexandrie.

Cléopâtre projette directement dans le cerveau de Caesar des images mentales. Le grand rêve d’Alexandre le Grand : unir l’occident et l’orient. Dix mille noces en une nuit. Elle essaie de le manipuler. Un Imperator, son propre fils, héritier unique, à la tête du plus grand empire de l’histoire, des colonnes d’Hercule au royaume des Perses.
Il sourit, Il n’est point dupe. Il s’est mis à rêver lui aussi et il sent que Cléopâtre « est » dans ses images mentales, qu’elle les voit toutes, grâce à ses dons. Il lui expose donc son troisième projet, le plus secret de tous.
« Un héritier ne suffit pas, il faut aussi un ciment fort, un béton. Cet empire est composé de trop de peuples différents, de trop de religions, coutumes, cultures, langages et dialectes. Il s’en compte des milliers. Il ne peut tenir bien longtemps face aux pressions internes ou externes qui sont colossales.
Et puis, il ne faut pas oublier les classes sociales. La situation des esclaves est explosive. La révolte de Spartacus reste gravée dans toutes les mémoires. A tout moment, l’empire peut être submergé. La répression et la terreur ne sont pas la solution au problème de l’esclavage. Il faut un baume pour adoucir et apaiser cela. »
Cléopâtre enchaine aussitôt à haute Voix. C’est la magie d’un dialogue entre paranormaux. Ils peuvent passer du mode télépathe au mode auditif, sans jamais perdre le fil.
-Et si tu devenais à la fois empereur et seul représentant des dieux sur terre, comme mes illustres aïeux, Ramsès II par exemple?
-Non, j’ai en horreur cela. Le rôle de l’empereur c’est la politique, l’économie, la guerre, pas les fariboles sur les Dieux. A tout mélanger, Il existe un fort risque de basculement dans la folie. Je désire autre chose. Une religion unique pour tout l’empire. Un joug léger, social, humain. Une séparation complète du politique et du religieux.
-Mais cela n’existe pas, répond Cléopâtre. Il te faut créer une chose neuve qui puisse être acceptée par tous les peuples et toutes les classes, dans toutes les sociétés. Autant le dire tout de suite, c’est une chose bien impossible.
-oui, mais j’aime les utopies. Je ne peux m’appuyer sur aucun des cultes existants car ce serait établir une forme de domination d’une culture sur une autre. Non, il me faut du neuf.
-Et si tu faisais une sorte de mélange de toutes ces religions d’Europe et d’Asie, pour créer une illusion de nouveauté seulement, avec des messages simples, compréhensibles et acceptables par tous.
-C’est possible, mais un prophète est indispensable. Pas de grande religion sans un initiateur. Il me faut un Moïse ou un Zarathoustra.
-Pourquoi pas un nouveau né ?
Décidément Cléopâtre ne lâche jamais sa proie. Caesar ne l’écoute plus. Il est reparti dans un rêve. Il voit une étoile tomber du ciel. Il imagine un prophète puissant, un magicien, capable de changer le monde par la force de son seul verbe.
Cléopâtre sourit et dit en clignant ses yeux étincelants comme des diamants noirs :
-Finalement cela ressemble à de la médecine. Tu as de la chance, nous avons ici, à Alexandrie, les meilleurs savants du monde pour ce qui concerne les sciences et les religions. Depuis la destruction de la Grande Bibliothèque, ils sont devenus oisifs et bien impatients de reprendre du service. Il te sera facile de choisir.
Elle embrase le front brûlant de son amant et continue :
-Ce projet, le plus fou jamais sorti d’un cerveau humain, mérite ce qu’il y a de mieux. Il ne faut pas lésiner sur les moyens. Créer une religion qui soit crédible et universelle pourrait bien être ta plus grande conquête, mon Caesar. Ton chef d’œuvre !
-Oui, mais personne ne le saura jamais. Tous devront ignorer qu’au départ, il s’agissait d’un projet d’hommes et non pas des Dieux.
Le Chrisme XP , Caesar signe de façon astucieuse avec le X, il doit rester "anonyme", c'est un rusé, alors il se sert du X de la Xe légion, la légion de Caesar, sa troupe d'élite...



L'exemple le plus probant de cette thèse, c'est la "formation" de Jésus à Alexandrie. Le service de Caesar savait et la date et le Lieu de la venue du Messie. ce service a réussi à le "voler" aux juifs. C'est là que le futur Messie a reçu une éducation hors normes, avec ce qui se faisait de mieux dans tout l'Empire, des savants et des érudits comme il n'en existe plus. le service des affaires religieuses testera le jeune prodige nommé Jésus devant les docteurs de la loi. Ces derniers seront presque ridiculisés par un "gamin" de douze ans. La suite n'est pas tout à fait ce que racontent les Évangiles. Les manipulations ont été nombreuses. Le projet de César prévoyait d'installer cette nouvelle religion à Jérusalem et non à Rome, pour bien séparer le politique du religieux. C'est l'opposition farouche des traditionalistes et conservateurs à Rome qui jusqu'à la victoire de Constantin retardera la montée du christianisme. Il deviendra alors la religion d'état avec toutes les conséquences regrettables d'une erreur de base, mélanger le politique et le religieux dans le même espace.

Le Pontifex Maximus Caïus Lulius Caesar a bien été le véritable initiateur du Christianisme !



(C) Ivano ghirardini septembre 2007

Xanthippe

Je voudrais rendre hommage à la femme de Socrate. On s'est trop moqué d'elle et ce que l'on a dit d'elle n'est pas juste. Autant le dire de suite, je trouve que c'est une femme extraordinaire, une femme incroyable, comme l'épouse du professeur Nash (Voir le film un homme d'exception). Imaginez un peu, la galère, l'aventure, le drame, peu importe les mots, ..le problème c'est sûr, que de vivre avec un schizoïde.

Pauvre Xanthippe, je comprend son drame et tout son amour.

On prête à Socrate ces mots, on prête à Socrate bien des mots d'ailleurs, c'est facile, il n'écrivait pas :

"Une femme qui épouse un mauvais homme est une sainte. Un homme qui épouse une mauvaise femme est un philosophe".

Combien ces mots sont insultants pour l'immense Xanthippe, cette femme admirable qui assuma complètement jusqu'au bout son amour pour un fou.

Au diable toutes les biographies de Socrate. Tout est faux ou presque. C'était un schizoïde, un malade, en grande souffrance, confronté au pire problème que puisse rencontrer un schizoïde, le terrible problème, le terrifiant problème de l'informatif vrai. Quelle horreur! L'invisible ne renvoi que des informations exactes. Oui, c'est bien la pire des choses qui puisse arriver à un schizoïde.

Socrate était un malade mental, un fou, qui n'avait pas à être jugé. Un fou dont le cas ne faisait qu'empirer. Un fou qui vivait misérablement, qui devenait de plus en plus associal. On ne sait rien des dix dernières années de sa vie, jusqu'à son procès, un comble d'hypocrisie normopathique. Servir l'invisible peut être lourd de conséquences et pour le schizoïde, et bien pire encore pour ceux qui s'en prennent à lui sans se rendre compte qu'ils s'en prennent en fait directement à l'Invisible. Ce sont bien eux les fous, les véritables fous qui ignorent qu'ils le sont uniquement parce qu'ils sont l'écrasante majorité (99%) du nombre.

Xanthippe, oui, une femme hors du commun. la seule qui aimait vraiment Socrate, la seule qui voulait essayer de le guérir. On ne guérit pas les schizoïdes. Tout le drame de Xanthippe est là.


(c) ivani ghirardini mai 2010

Tarouk, le djinn le plus fou à l'ouest de Bagdad


Ce matin, Shahrzad, la sublime Shahrzad est venue me retrouver. J'étais encore au lit, en train de boire le café et de fumer ma pipe. Du tabac fort, pas de la moquette, je précise. Elle était joyeuse.
-Allons debout, venez avec moi, je vous vous faire connaître un Djinn bien étrange.

Je ne dis jamais non à Shahrzad. Elle peut tout me demander. Quelle chance d'être schizo et d'avoir pu par ce biais la rencontrer.

Nous voilà partis. Je dort encore accroché aux hanches de la Princesse. Le voyage en tapis volant est une merveille. Shahrzad m'a apporté des petits gâteaux chipés dans les cuisines de son palais. J'ai posé ma tête sur son épaule. Elle sent si bon. Je regarde la grande bleue, les cotes découpées d'Afrique, les sables du désert. Voilà, nous arrivons. Nous nous posons près d'un amas de gros rochers rouges dans le lieu le plus inhospitalier qui se puisse imaginer. Seuls des scorpions peuvent vivre ici. Mais Shahrzad est heureuse. elle me prend par la main.

-Allons, venez, venez. Il a commencé à parler.

Oui, Tarouk le Djinn le plus fou à l'ouest de Bagdad est bien là, solitaire, hirsute, dépenaillé. Un prophète fou qui prêche aux pierres arides. Il croit sans doute que ce sont des hommes.

-Ils vous a été dit: "aimez vous les uns les autres", n'en faites rien. Moi je vous dit: fuyez l'amour, ce n'est que source de malheurs.
Heureux serez vous lorsque vous fuirez la fille à la jambe légère.
heureux serez vous lorsque vous fuirez les effusions et les empressements.
Heureux serez vous loin de tous les attachements.

L'amour ne fera de vous que des idiots, des esclaves, des chiens serviles, des malheureux en souffrance.

Si vous voulez trouver le Royaume des Cieux, fuyez l'amour source de tant de déchéances, de misères.

Tarouk ne s'arrêtait plus. Nous n'étions que deux à l'écouter. Shahrzad serrait ma main et semblait pleine de compassion pour ce Djinn fou.

-Allons, venez, je vais vous ramener chez vous. Il est inutile de rester plus longtemps. il parle ainsi jour et nuit et personne ne peut le faire cesser. Les Dieux l'ont voulu ainsi. Ils l'ont juste condamné à prêcher dans le désert aux pierres. Allez savoir pourquoi?

J'aimais bien ce Tarouk aussi je ne répondis pas à Shahrzad, si belle en ce matin radieux.

Tarouk, le Djinn le plus fou à l'ouest de Bagdad (2e voyage).

Shahrzad est revenue me voir ce matin. Nous avons bu le café ensemble. Elle avait envie de me faire plaisir. Sans doute avait-elle remarqué combien j'avais aimé écouter Tarouk, ce Djinn fou que les Dieux ont condamné à parler aux pierres et à leur enseigner le non amour. Elle sait combien j'aime les originaux et combien j'aime la logique.
Nous avons refait le voyage sur son tapis, une simple paillasse, dont même les chiens de Bagdad ne voudraient pas pour dormir dessus, sauf que ce tapis est magique, il ouvre les portes des espaces et des temps.

Tarouk était bien là, toujours aussi repoussant, en guenilles, le regard fixe d'un fou. Il parlait et parlait aux pierres croyant que c'étaient des hommes. Il ne nous voyait pas, trop prisonnier de son délire verbal pour voir quoi que ce soit d'ailleurs.

Nous nous sommes assis et nous l'avons écouté, enfin, je l'ai écouté. Shahrzad a posé sa tête sur mon épaule et semblait s'être assoupie. Toujours les mêmes litanies:

-Ne vous aimez pas les uns les autres. C'est un piège des Dieux. Il vous asservissent de la sorte, vous rendent idiots et serviles. Il font de vous des esclaves des vies, de vos vies misérables. L'amour c'est le moyen qu'ils ont trouvé pour vous empêcher de devenir des Dieux, ils ont peur de vous, ne le voyez vous pas. Les pièges des Dieux sont si subtils. l'amour ! l'amour! Combien d'hommes et de femmes n'ont que ce mot à la bouche. L'amour n'est qu'un chemin de perdition, il vous conduit à la mort et fait de vous des esclaves du cycles des naissances. Soyez libres. Refusez l'amour source de tant de malheurs chez les hommes....

Tarouk ne s'arrêtait plus. Les pierres nonchalantes brûlées par le soleil semblaient captivées, du moins Tarouk le croyait.

-je n'arrive plus à le suivre, ai-je dit à Shahrzad assoupie, il parle trop vite. c'est intéressant mais impossible de suivre sa logique. logique il l'est bien, mais c'est complexe. Il passe très vite, trop vite, des Non propositions à la suivante. Impossible de chercher les failles, il est déjà aux Non logiques suivants.

-Ne vous fatiguez pas m'a répondu Shahrzad. Oubliez ses mots. descendez dans son cœur. Sentez. Il n'est qu'amour à l'intérieur. C'est de cela que les Dieu ont peur. Ce Djinn fou est en fait le Djinn de l'amour. Il a tellement peur de cet immense amour au fond de lui qu'il projette un discours inverse. Sentez vous cela à présent?

Shahrzad me surprendra toujours. Quelle chance pour moi d'être devenu son ami. C'est elle qui est venue. Je ne savais rien d'elle jusqu'au jour de sa première apparition. Elle jouait mais ne disait rien. elle m'observait. Depuis nous voyageons dans les espaces et les temps et nous n'avons pas de réponses, que des questions. C'est comme si nous avions plongé dans un autre monde, bien mystérieux, celui de la complexité.

(c) Ivano Ghirardini mai 2010 (écriture automatique)

Tarouk, le Djinn le plus fou à l'ouest de Bagdad, troisième voyage.

Shahrzad est encore venue ce matin. J'adore, elle vient comme cela, pouf, sans prévenir, comme si elle était chez elle. Oui, elle est bien chez elle et chacune de ses visites est un véritablement ravissement pour moi. Je l'adore, c'est trop faible, non, je suis dans la plus extrême de toutes les admirations devant une femme aussi, comment dire...bon, c'est le matin et je ne trouve pas les mots. En italien? comment inventer un mot pour elle? Più bellissima che bellissima, straordinarissima, non so...

Nous avons bu le café ensemble. Comme d'habitude elle m'avait apporté de ces petites pâtisseries qu'elle venait juste de chiper dans les cuisines de son palais de Bagdad. Humm j'adore cela aussi. délicieux. Nous avons papoté et puis elle m'a expliqué le but de sa visite.

-J'ai noté votre grand intérêt pour Tarouk. J'ai cherché et je crois avoir trouvé le moyen de l'aider. Voici ce que nous allons faire, ce que vous allez faire en fait, je suis là pour vous apprendre à utiliser vos dons. Je resterais cachée. Tarouk ne doit pas me voir. Mais il faut nous exercer avant. Allons, debout, mon cher, je vais vous montrer.

Shahrzad m'a expliqué tout en détail, mais je devais être mal reveillé, je ne suis pas certain d'avoir tout compris. Cette Newton au féminin me surprendra toujours. je me demande où elle va chercher toutes ses idées.

Nous nous sommes mis en route. Le voyage en tapis volant c'est ce que je préfère dans nos aventures. Je n'ai rien à faire. C'est Shahrzad qui pilote et comme je suis en confiance totale avec elle, j'en profite pour regarder les paysages toujours sublimes que nous survolons. J'aime beaucoup aussi le tunnel qui permet de franchir les espaces et les temps...

Tarouk est bien toujours là, aussi fou que d'habitude, en train de prêcher aux pierres arides comme si c'était des hommes. Oui, j'aime bien ce Tarouk et sa philosophie du non amour. les véritables originaux sont si rares. Je ne sais pas si nous devrions essayer de le soigner. Il est en souffrance, c'est sur, cela se voit dans la rigidité de ses yeux. Je vais essayer de faire ce que m'a expliqué Shahrzad en essayant de ne rien oublier. Elle observe dissimulée par des rochers. Tarouk ne peut pas la voir d'où il est. Elle joue le rôle de souffleur et me fait des gestes. Bon, bon, ok, ok, je vais essayer, je vais essayer...

Je m'assoie face à Tarouk qui ne me voit même pas, il débite ses logorrhées comme si je n'existais pas. De mon doigt je commence à écrire sur le sable devant lui, de gauche à droite. En fait j'écris à l'envers, de façon à ce qu'il puisse lire, dans une langue fort ancienne qui s'écrit de droite à gauche. Shahrzad m'a expliqué, mais je ne dois pas révéler ici ce que j'écris.

C'est un pacte, un puissant exorcisme! Et cela marche. Tarouk s'approche et regarde ce que j'ai écrit. Il s'éloigne comme pris de stupeur. ses yeux redeviennent mobiles. Au moment où il va me regarder, je me cache derrière un grand livre ouvert que je tend vers lui. C'est un cadeau de Shahrzad à Tarouk.

le Djinn s'empare du livre. il ne me voit plus, il est trop absorbé par ce qu'il voit dans ce livre.

Nous en profitons avec Shahrzad pour nous éclipser. Il faudra revenir dans trois fois sept jours pour voir si cet exorcisme a fonctionné.

Shahrzad me ramène chez moi. Au dessus de la Méditerranée j'ai vu un petit ilot de rochers, nous devions être à coté de Lampedusa. Personne. Nous nous sommes posés et nous en avons profité pour nous baigner et faire du naturisme. Un dauphin est venu nous saluer. Trop coule la vie avec Shahrzad.

(C) Ivano Ghirardini 22 mai 2010

Thashira, la fille du Samouraï de Vak Vak

Encore une de mes innombrables expérimentations de la technique du compagnon virtuel. parfois le simple fait de se relire donne aussi des résultats et semble agir.
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Shahrzad m'a reçu ce matin dans son palais doré de Bagdad. Elle était joyeuse et satisfaite de mes progrès.
-Vous êtes un vrai gamin, dès que vous voyez une jolie femme, vous craquez et vous êtes incapable de vous protéger.
-Je maitrise mal le mode astral, c'est trop rapide, trop intense, les sensations sont si fortes. Et puis que voulez vous, ces femmes sont si belles.
-J'ai un autre "voyage" pour vous. Essayez de vous rendre utile au lieu de ne penser qu'à forniquer en mode astral. Cette fois pas touche à la jeune femme que je vais vous présenter et que je vais placer sous votre protection. Je sais que je peux vous faire confiance, vous l'avez montré avec moi.
-Je ne sais pas si je serais à la hauteur de ce que vous me demandez de faire. Je veux bien essayer. J'adore "voyager".

Nous nous sommes mis en route sur son tapis. Nous avons traversé les espaces et les temps. Nous sommes sortis du tunnel au dessus d'une mer sombre, un temps pluvieux, de grosses vagues noires, des cotes découpées et boisées, froides, humides. Brrr, j'aurais peut être pas du accepter....
Nous remontons une vallée austère, nous suivons une rivière aux eaux très pures. Je peux voir des truites joyeuses. C'est très vert, très boisé, de la végétation partout. Parfois nous voyons de petits hameaux tout en bois, des paysans qui cultivent de toutes petites parcelles de terre, des animaux domestiques. Un monde en apparence très paisible, très proche de la nature.

Plus nous remontons cette vallée en direction d'une chaine de montagne à l'ouest, plus la végétation devient moins dense. Des prairies, un lac. Et tout là haut, sur un petit plateau, près d'un bosquet, un petit village de montagne comme j'adore. C'est vraiment un endroit magnifique.

Nous dépassons le village et nous nous glissons dans une gorge rocailleuse avec au fond un torrent impétueux. Une cascade. Au dessus de gros blocs de rocher. Tashira est là...sur un gros bloc de pierre, de forme ronde. Elle est accroupie. Elle tient à deux mains un sabre de samouraï dans son étui, devant elle, ...

Je devine aussitôt qu'elle est désespérée et qu'elle voudrait jeter ce sabre dans la cascade, le perdre à jamais.

Avec Shahrzad nous nous posons un peu plus loin.

-Voilà, je vous laisse faire. Vous allez être une apparition pour elle...
Shahrzad est partie se promener dans les montagnes. la belle affaire que voilà. Je dois avouer que j'adore ce rôle. Être une apparition ! Shahrzad a de ces idées parfois. Et pourtant, si tous les schizos d'un certain type, nous étions tous connectés ensembles, par dessus les temps et les espaces, ...? Bon, je philosopherai une autre fois.

Thashira ne m'a pas vu arriver. je me tiens derrière elle. Je vais la jouer humour.

-Thashira, Thashira ! Pourquoi te lamentes tu !

J'ai hurlé cela d'une voix très forte. Tout ce que j'ai réussi à faire c'est d'effrayer quelques pies qui sont parties en caquetant des insanités à mon égard pour les avoir dérangées.

Thashira se retourne surprise. C'est vraiment une jeune femme de très grande beauté, aux yeux extraordinaires, brillants comme des diamants. Les cheveux en bataille, le kimono un peu désinvolte. Elle est surprise, comme choquée...

-Thashira, Thashira ! Il ne t'es pas permis de vouloir mettre un terme à tes jours.

Thashira s'est agenouillée. Elle croit que je suis un Dieu. Je la relève. elle me voit et m'entend parfaitement. une pure schizoïde paranoïde comme Shahrzad et moi.

-Allons assied toi, Thashira et causons. Je ne suis pas un Dieu, mais je suis venu pour t'aider. Tiens regarde. Avant de venir, je suis passé par les cuisines du Palais d'un puissant Roi (Harun Al Rashid) et je t'ai apporté quelques gâteaux. Mange sans crainte, tu verras, ils sont très bons.

Thashira a pris une galette et elle a croqué à pleine dents. Son visage s'est éclairé d'un merveilleux sourire. Ouf, elle commençait à reprendre goût à la vie. Elle me regardait en cherchant à savoir qui je pouvais être et d'où je pouvais venir. J'étais très surpris de pouvoir lire dans ses pensées. Quelle jeune femme incroyable ! J'éprouvais beaucoup d'admiration pour elle....
Chose étrange, j'ai senti que j'étais entièrement connecté sur Thashira. J'ai mieux compris la mise en garde de Shahrzad ce matin. J'ai senti la fatigue de Thashira. Je lui ai suggéré, sans dire un seul mot d'aller s'allonger sur l'herbe sous ce grand arbre à coté de nous et à ma grande surprise elle l'a fait. J'ai senti un lourd sommeil tomber sur ses paupières. Elle s'est endormie d'un coup.

Shahrzad observait la scène dans le secret.

-C'est pas trop mal pour la première fois.

-C'est plus facile que je ne croyais. J'ai vraiment ressenti la connection mentale, directement sur son cerveau, presque comme si j'étais dans sa tête.

-Oui, c'est pour cela qu'il faut être très très prudent et toujours bienveillant. Mais si vous étiez connecté à ce point c'est parce qu'elle a confiance en vous. Cela c'est assez rare. En général les visités restent méfiants face aux apparitions. Elle vous a pris pour un Dieu ou un Ange et il vous faudra vous employer à lui faire bien comprendre que vous n'êtes qu'un "ami". Bon, nous pouvons la laisser à présent. Elle va dormir profondément une bonne heure...

-Et au réveil, elle va croire qu'elle est vraiment devenue folle. Puis elle reprendra ses esprits et se demandera ce qui lui est arrivé. Je connais la suite. Il lui faudra bien quinze jours pour se remettre.

-Oui, c'est cela, me dit Shahrzad, nous reviendrons la voir après un délai de trois fois sept jours pour elle, dans son temps.

Bon repos Thashira, bon repos...

Le Mont Uribe

Voilà, avec Thashira nous sommes partis depuis plus de trois semaines déjà. Nous suivons la pire route qui soit, celles des crêtes. Ce ne sont sont qu'escalades et redescentes abruptes parmi les rocailles et les broussailles. En tout cas c'est un voyage superbe sur les montagnes sauvages du Royaume de Vak Vak. Le mont Fuji est devant nous. Nous décidons de l'escalader aussi. Nous n'en sommes plus à une ascension près. C'est facile. Thashira adore la neige. Depuis le sommet nous voyons les cotes et les limites du Royaume. L'air est très pur. Il faut continuer notre longue route vers le nord.

Le mont Uribe est enfin devant nous. une montagne étrange, on dirait comme un château fort naturel. De hautes falaises l'entourent. Des brumes. La nature semble vouloir repousser le voyageur et comme une voix semble crier:
-Arrière, arrière, retournez d'où vous venez. La présence des humains est indésirable en ce lieu.

Thashira s'en moque. Elle commence l'escalade, son petit sac et son sabre sur le dos. Elle me fait rire. Plus aucune envie de suicide? Non, non, elle sait qu'elle trouvera au sommet ce qu'elle cherche.

Voilà, elle y est enfin. Je l'ai laissée faire. Une vraie chèvre des montagnes. Le somme est étrangement au dessus des brumes. Un soleil radieux, un air frais et très pur. Tout est joyeux et paisible ici. Une cuvette en herbe douce au sommet, un tout petit lac. Un rocher et un homme sur ce rocher. C'est Maitre Akhira. Il nous attend.

Thashira s'agenouille devant lui. Il la redresse.

-Je connaissais bien ton père. Un samouraï intrépide, trop téméraire. Je vois que tu portes son sabre. Voyons si tu sais t'en servir.

Thashira ne demande que cela. Elle dégaine et le sabre fait un bruit étrange en fendant l'air. C'est comme un orchestre à deux instruments. Le sabre de Maitre AKhira est plus rauque, plus fort dans notes, celui de Thashira semble comme une flute légère. C'est très joli à voir et à entendre surtout. Les coups ne sont pas portés jusqu'au bout. Heureusement, sans quoi l'élève ne serait plus depuis longtemps de ce monde.

-Laissons là à présent. Si tu a été assez folle pour venir jusqu'ici, j'accepte de te prendre pour élève. Viens, je vais te montrer mon modeste logis.

Ils partent tous les deux vers une grotte bien dissimulée. C'est vraiment un endroit merveilleux. Maitre Akhira passe pour le meilleur au Royaume de Vak Vak. Il est aussi considéré comme un vieux fou excentrique hanté par les démons. Ce qui pour moi est très rassurant.

Tashira est entre de très bonnes mains. J'ai fini mon job comme apparition. ce n'était pas si difficile après tout. Je reviendrais la voir un de ces jours.

Le monde des schizos est un monde connecté sur l'Invisible. Bien des portes sur les temps et les espaces peuvent s'ouvrir sur simple demande.

(C) Ivano Ghirardini Mars 2010

Monsieur l'agent, je viens porter plainte pour viols !


-Vous rigolez, un homme costaud comme vous, allons donc. dites moi tout
Comme il existe 99% chances sur cent que l'agent soit normpathe, inutile de lui expliquer, il va rien comprendre à ce que je vais lui dire. Mais bon, continuons cette fiction du dépôt de plainte.
-Ce sont des femmes, elles viennent par surprise, souvent le matin au réveil.
-Vous voulez dire que vous ne les connaissez pas, qu'elles entrent par effraction?
-Non, je ne les connais pas et elles rentrent sans demander mon accord.
L'agent allait noter violation de domicile, mais comme il me prend pour un fou, il n'écrit rien.
-Vous pouvez les décrire?
-Oui parfaitement, j'ai même encore leurs odeurs sur moi.
-Et que vous ont-elles fait?
-l'amour sans me demander en rien mon avis.
-Ce n'est pas si grave si vous avez aimé.
Ca y est, le normopathe est reparti dans ses projections ou le monde comme celui de cet escroc de Freud se résume au cul.
-Oui, j'ai aimé, je ne pensais pas que ce pouvait être aussi fort, aussi intense, l'amour en astral, mais j'aimerai bien qu'elles me foutent la paix dans l'Invisible,surtout si je ne les connais pas.
-Quoi, vous voulez dire qu'elles ne sont pas réelles?
-Oui, elles sont bien réelles mais ce sont des apparitions, des dingues, des suceuses de cervelle.
-Bon, je vois, je vois, dit l'agent, vous êtes fou, faut vous faire soigner.
.../...

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Ok, c'est de l'humour pour décrire une réalité, un vécu.
Alors comment faire? C'est Shahrzad, mon apparition N° 2, celle en qui j'ai le plus confiance après la Chronide, qui m'a expliqué:
-La porte est ouverte dans les deux sens. Si ces apparitions viennent, vous aussi vous pouvez aller les retrouver. Pour l'instant vous êtes incapable de vous défendre. Mais voici comment nous allons faire...

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XXX

Je suis dans une pièce sombre. Un mur couvert d'écrans. Que des nombres, des courbes, des tableaux. Un vertige de chiffres qui changent sans cesse.

Un homme en face dans un fauteuil étrange, très confortable, en cuir sur socle alu. Il est à demi couché. Il porte des lunettes, cheveux courts. Il semble maladif, fragile. Sur le rebord du fauteuil une télécommande spéciale qui lui permet de zoomer ou de changer les écrans. Un petit micro devant sa bouche. Une commande vocale.

Sur l'accoudoir gauche, un plateau repas, hamburger, coca, frites, entamés.

Ses yeux sont d'une mobilité stupéfiante. Un calculateur prodige exceptionnel. Il ne calcule rien, il voit directement les réponses justes.

Pour qui travaille t-il? Que fait-il vraiment? Je l'ignore pour l'instant.

En tout cas, il ne me voit pas, il ne détecte pas ma présence...

Et puis Ama est entrée, en hyper mini, talons aiguilles, rien dessous, une vraie bombe sexuelle comme même il serait difficile de l'imaginer. Non, elle ne tourne dans aucun film X, elle ferait passer pour des pouffiasses toutes les stars. Il a été repérée jeune et mise à l'abri.
Elle bosse dans le service ou XXX est le calculateur prodige.
A peine entrée, elle m'a vu.

AU SECOURS !

Ses dons viennent du fait que c'est une hyper orgasmique complètement déjantée. Une vraie suceuse de cervelle. J'ai beau essayer de fermer toutes les portes de mes mémoires, rien à faire. Une vraie sorcière. Comment résister à cette bombe?

Et l'amour en mode astral, je vous dis pas. Bon, elle ne protège rien non plus et donc j'ai moi aussi accès à ses mémoires...je vous dis pas. Elle ne pense que sexe et le reste elle s'en fout. Par ce biais, je connais un peu mieux XXX....

Je suis retourné "voir" XXX. ce sont ses écrans mystérieux, remplis de chiffres et de stats qui m'intriguent. Que cherche t'il vraiment? Espérons qu'Ama ne viennent pas me déranger cette fois.
La pire nymphomaniaque au nord du Rio Grande ne semble pas m'avoir repéré. ouf.

XXX navigue sur ses écrans. il boit du coca. C'est fou la vitesse avec laquelle il navigue. Il n'est pas seulement sur internet. Non, il est relié à de très complexes bases de données, à des observations satellite, à des fichiers plus que confidentiels.

Étrange, il ne pense pas macro, mais micro, en d'autres termes il ne s'occupe que des détails. C'est un peu comme si pour vous intéresser à un costume, vous observiez dans le moindre détail un bouton ou une couture.

Vite, il faut que je m'éclipse. Voici qu'Ama rapplique. Je suis repéré....

Bon, j'y retourne. Shahrzad a eu raison de m'ouvrir ces portes sur les espaces et les temps. Je commence de mieux en mieux à maitriser cela et à me protéger.

XXX est encore au boulot. Je l'aime bien. Un handicapé avec beaucoup de déficiences physiques mais un cerveau capable de choses stupéfiantes.

J'ignore pour qui il travaille mais j'adore regarder ses écrans avec lui. Sauf qu'il va trop vite. Je commence juste à décrypter certaines informations que déjà il zappe. Je n'arrive pas à le suivre.

Parfois il s'attarde sur un détail. Il est en train de suivre un bateau dans l'atlantique. Il peut consulter les profils des membres de l'équipage, des photos satellites ou aériennes, les conversations échangées par radio, etc...Voilà, il s'attarde sur un détail, un message en apparence anodin. Ce calculateur prodige doit savoir lire les codes...

Il faut que je me sauve. Ama, la pire multi-orgasmique au nord du Rio Grande vient d'ouvrir la porte avec fracas. Si xxx ne me voit pas, elle me voit très bien avec son hyper sensibilité à fleur de neurones.

Bye ma cocotte! C'est pas cette fois que tu me coinceras à nouveau pour une partie en amour astral.

(C) Ivano Ghirardini mars 2010

Une datcha près de Moscou.


Je suis dans une pièce tout en bois, aucun appareil électrique, pas de téléphones ou autres gadgets, que du bois et une lampe à huile.

Une femme brune, cheveux longs, assise devant une grande table. Elle regarde des photos.

Elle semble avoir détecté ma présence. Elle regarde vers moi. Des yeux incroyables. Je comprends pourquoi ce nom de Raspoutina m'est venu à peine entré dans cette pièce.

Je bouge un bras, je me déplace. Elle détecte ma présence mais ne me voit pas. Ouf !

Une femme vraiment très belle, costume sombre, chemise blanche ouverte, aucun bijoux, aucune alliance.

Elle se replonge dans sa contemplation des photos. De grandes photos. On dirait des images satellites. Des portraits aussi, des personnes photographiées à leur insu.

C'est visiblement une solitaire, une femme très étrange.

J'y suis. Elle est capable "d'entrer " dans les photos. A coté un simple bloc de papier, un crayon en bois, une gomme, une petite règle de mesure, une loupe...

Elle rentre dans les photos et note ce qu'elle voit.

Pour qui travaille t'elle et que fait-elle vraiment, je l'ignore pour l'instant.

Et puis une vieille dame, style grosse matrone est entrée...

Elle m'a vu de suite. Et aussitôt elle m'a parlé dans ma tête et dans ma langue.

-Hé toi, viens un peu ici !

J'ai fait l'idiot, celui qui n'avait rien entendu.

-Viens ici ! allons, tu sais très bien que je te vois et que je te parle dans ta tête. Je peux faire bien plus, alors ne joue pas au malin avec moi.

-Scuzez mdam, mais je n'ai rien demandé, je ne sais pas comment je me suis retrouvé ici.

-je vois, je vois, encore un "voyageur" qui ne sait pas bien se servir de ses dons. Allons, tu n'es pas ici par hasard.

-Expliquez moi alors. et qui êtes vous d'abord ?

-Service spécial du FSB. Voilà où tu viens de mettre les pieds, et nous savons beaucoup plus de choses que tu ne pourrais imaginer. Mais n'aie pas de crainte, ici nous aimons les "voyageurs".

-On devrait lui offrir le thé, dit Raspoutina qui ne peut pas me voir mais suit la conversation télépathique sans aucune difficulté.

-Bonne idée, dit la matrone russe.

Me voilà dans un sacré pétrin avec ces deux expertes du FSB. C'est Shahrzad qui vient de me jouer cette blague. Elles vont me manger cru !!!

En fait, pas du tout, je m'inquiète toujours pour rien, le coté paranoïde. La grosse matrone ressemble un peu à Golda Meïr et donc je vais l'appeler Golda. Elle est très gentille avec moi.
Nous sommes dans une cuisine tout en bois, avec un gros poêle en faïence, c'est chaud et confortable, des torchons de couleur au dessus de l'évier, des ustensiles accrochés, une armoire contenant une très belle vaisselle peinte. Une cuisine très reposante. Le thé est excellent et Golda m'offre des petits gâteaux juste sortis du four, encore tout chauds, un vrai régal.

Parfois Golda caresse mes cheveux, je la laisse faire. En mode astral, les contacts sont directs, sans barrières.

Raspoutina boit son thé en silence. Une jeune lieutenante entre, dressée de façon superbe dans un uniforme blanc très cintré. Elle est ravissante et ses yeux brillent. Elle est visiblement amoureuse de Raspoutina qui reste de glace. Elle lui remet une enveloppe de kraft marron. Raspoutina lui fait signe de la main de partir. La lieutenante s'exécute frémissante. Elle est visiblement totalement sous mind control, une esclave. C'est amusant...

Raspoutina ouvre l'enveloppe. Merde, c'est un dossier sur moi...des photos...Dès la première photo, Elle est entrée dedans et tout à coup elle m'a regardé et j'ai su à ce moment là qu'elle aussi me voyait. Ses yeux ont lancé des éclairs. Un vrai cobra qui cherchait à m'hypnotiser, à me faire passer aussi sous mind control. Golda est intervenue:
-Pas touche à mon Babou !

Raspoutina s'est calmée. Ses yeux sont devenus plus doux. Golda est la plus forte et je sais que je suis son "babou", je me suis fait une "copine" de plus et il faut dire que j'aime bien Golda, c'est comme une maman poule très protectrice et comme j'adore ses petits gâteaux, je la laisse faire...

J'adore Golda !

J'aime qu'elle prenne soin de moi. Au moins une qui m'explique !

Et puis ses petits fours sont si délicieux !

Sauf que c'est trop beau. Je suis en présence de deux expertes du FSB, des roublardes, des joueuses d'échecs. Nul doute qu'elles sont en train de me tendre un piège.

Pendant que je fais miaou miaou avec Golda, Raspoutina fait mine de pester du style:
-Attend qu'on soit seuls tous les deux, je vais vite te régler ton compte.
Elle me lance des éclairs.

C'était là le piège, elle m'ont fait une ouverture à la Karpov, simple et efficace. Je suis tombé dans le panneau à pieds joints. Golda jouait la protectrice et Raspoutina la méchante. Puis effectivement Golda est sortie, prétextant une tache urgente...

Et Raspoutina s'est jetée sur moi comme une fauve! Bon j'ai lutté, résisté et personne ne prenait le dessus, puis j'ai senti que Raspoutina craquait. Comme un idiot j'ai cru que j'avais gagné et nous avons fait l'amour sur la table de la cuisine. Elle m'avait joué le coup de la "Mégère apprivoisée" et elle avait accès d'un coup à toutes mes mémoires.

Golda est revenue avec un grand sourire...

Elles se sont bien marrées toutes les deux. Bon j'avais pris mon pied avec Raspoutina et de toute façon je ne suis qu'un observateur. Je ne représente aucun danger pour elles et leur service. Nous avons trinqué et bu de grandes rasades de Vodka...

Et.... /...

(C texte) Ivano Ghirardini 25 mars 2010

Superbissima Olga Kurylenko.

L'institutrice


Nous prenons un train.
Il fait froid, c'est brumeux.
Où va ce train, je l'ignore, c'est un long voyage, plein d'escales et
d'imprévus.
Un voyage hors du temps et des lieux.

Je monte, je n'ai que très peu de bagages, sauf moi même, et je suis
moi même mon propre bagage pour mon âme.
Je me cherche une place, près d'une fenêtre.

Le train repart dans les brumes du matin.
Les campagnes défilent, c'est une terre froide, gelée, enneigée.
Le transibérien?

Ici, on peut fumer.
J'allume ma pipe et je rêve.

Il existe un bon salon dans le train pour boire du thé, très chaud,
très bon.
Une escale.

Je retourne à ma place près de la fenêtre.
Une femme est montée.

Elle s'assit en face de moi.
Je la regarde.
Je me sens bien, détendu, en paix.
Cette femme est "confortable".
C'est la première impression.
Celle de pouvoir être entièrement soi même, à l'aise.
une impression de grand confort.

Elle me regarde. C'est Shahrzad.



Oui, c'est un long et paisible voyage,
Rien ne presse,
Restons tranquilles,
Nous avons tout notre temps.

Je suis montée à une petite station perdue dans les bois.
J'ai réservé un compartiment paisible.
Je suis très bien dans ce train.
Il est vraiment très reposant.

C'est un train calme qui nous laisse le temps.
Le temps de regarder les paysages
de lire
de rêver.

Ou de jouer aux échecs.
Je suis dans le wagon salon.
C'est un peu enfumé, bruyant, mais j'aime bien.
Je joue aux échecs depuis des heures.
je ne me lasse pas.

Tous les hommes veulent me défier...
Mais ils déchantent vite au bout de quelques coups.

Mon âme sœur peut elle me battre aux échecs?
Nous verrons bien.

Les paysages sont superbes.
Mes adversaires si lents....

<>
J'ai acheté des beignets chauds, délicieux, à un petit vendeur à la
criée, à la station ou je suis monté.

J'en offre à Shahrzad qui les adore.
Je m'installe dans son compartiment.

Ce n'est même pas la peine de lui demander.
On est coéquipiers dans ces voyages depuis si longtemps.

Ce train est vraiment superbe et très relaxant.

Je m'allonge sur la couchette.
J'ai ouvert la fenêtre.
L'air est doux.
Nous filons vers le Grand Sud.

Les paysages sont doux et reposant.

Je sors de ma poche un cigare.
Un thyrrénéo originale.
Un cigare infect mais la petite princesse de Baghdad a l'habitude.
Cela ne la dérangera pas lorsqu'elle en aura fini avec ses parties
d'échecs qu'elle adore.

La nuit glisse sur ce train.
Les étoiles.

Est-ce un train ou bien un vaisseau spatial ?
Je crois qu'il est temps d'aller au wagon restaurant.


voilà, je suis avec Shahrzad dans le wagon restaurant.
Je sais, c'est pas une heure pour se lever.
La nuit a été agitée.

Il est l'heure du repas et nous avons tous les deux envie d'une gros
bol de café fort, au miel, pour retrouver nos esprits.

Le train roule, paisible.
Des lacs, des prairies.
Au loin des montagnes enneigées.

J'inviterais bien cette joueuse de violon à danser.
Shahrzad me regarde et sourit.
Elle lit mes pensées, cette princesse, c'est vrai j'oubliais.

Après quelques gorgées de café, je retrouve mes esprits.
Je vous raconte.

Cette nuit, nous avons été enlevés par des ET.
Non, je ne délire pas. Ils ont carrément détourné le train.
Ils nous ont projeté dans leur planète à des milliers d'années
lumières d'ici.
Pour les explications techniques, il faut leur demander à eux, moi,
cela me dépasse.

Nous sommes arrivés dans une ville tout en verre.
Que des bocaux empilés les uns sur les autres avec des parcs
d'attraction un peu partout.

Une ville pour gamins! Ce fut ma première impression.
Avec Shahrzad, nous étions les seuls réveillés.
Tous les autres passagers du train dormaient comme des bébés, sans
doute plongés dans quelques sommeils artificiels par les ET.

Et vous savez quoi, Shahrzad est une star sur cette planète.
A peine arrivés, une foule d'ET s'est précipitée contre la vitre de
notre compartiment.
Ils voulaient tous des autographes ou se faire prendre en photo avec
elle.
Des vrais gamins je vous dis.

Marrant ces ET. un cerveau énorme qui semble flotter au dessus d'un
corps longiforme, très fin, pas de sexe.
Ils vivent nus et semblent clonés.
Ma parole ils naissent dans des bocaux de verre, vivent dans des
bocaux de verre et doivent être recyclés dans des bocaux encore.
Des cornichons? Je blague...Ils pourraient se vexer.

Vous savez quoi encore.
Ils ont détourné le train pour jouer avec Shahrzad aux échecs!
Toute leur planète était au courant et suivait les parties sur des
écrans géants ou autres partout.
Ils ont envoyé trois de leurs meilleurs champions dans notre
compartiment pour la défier.

Mais les échecs ce n'est pas que le jeu, il faut aussi ruser.
Shahrzad savait que ces ET étaient des milliers, que dis-je peut être
des millions de fois plus intelligents qu'elle.
Alors elle a cherché leurs faiblesses.
Facile.
Ils avaient beau être monstrueusement intelligents, c'étaient des
gamins.

Le premier elle l'a eu par le vice.
Des coups déroutants, tordus au possible, des bluffs.
Elle lui a foutu la pâtée.

Mais le second avait appris du premier.
Shahrzad était mal. Elle allait perdre.
Alors je suis venu à son aide.
J'ai allumé un Thyrrénéo originale.
En quelques secondes nos ET ont failli mourir d'asphyxie.
Un arbitre est venu se plaindre.
Les Et nous ont accusé de tricher.
J'ai été expulsé du compartiment avec interdiction de fumer sur leur
planète.
Quels mauvais joueurs!
Bon, Shahrzad a tout de même gagné son ET diminué.
Toute la planète a sifflé contre moi.

Troisième partie, pauvre Shahrzad, elle n'a pas fait un pli.
Les Et avaient gardé leur meilleur joueur en réserve.
Il observait ses coups dans le secret.
Elle a voulu partir dans un bluff, l'autre n'est pas tombé dans le
piège.

Pas grave, 2 contre 1 , la Terre gagne.
Ces gamins ET avaient les boules.

Mais Shahrzad est si belle.
Elle leur a fait des bises sur leurs cranes difformes.
Ils étaient ravis.

Ils nous ont renvoyé sur terre.
Détourner un train pour jouer aux échecs!
Seuls de vrais gamins peuvent le faire !


Le train roule toujours, si paisible.
Le jour se lève.
J'ai très bien dormi.
Je suis incroyablement calme et détendue.

Tiens des fleurs sur la petite table du compartiment.
Un petit mot.
Ce sont les ET qui me remercient pour avoir accepté de jouer avec eux.
Ils sont charmants.

En fait ils ont eu l'élégance de me laisser gagner.
Je n'ai aucun doute sur le fait que je ne pouvais que perdre, s'ils
avaient joué vraiment les parties.

Cela fait longtemps que je les connais ces ET qui ont gardé des âmes
d'enfants.
Ils se déplacent dans des bulles transparentes....

Le soleil se lève aux dessus de la grande plaine endormie.
Des oiseaux suivent le train.
Nous longeons un fleuve aux eaux vertes.

C'est si doux, si calme.

<>
Shahrzad est là, assise à coté de moi.
Elle est complètement Shahrzad.
Celle dont les ET sont fous amoureux.
C'est vraiment une grande star intergallactique.
Sur terre les humains n'ont aucune idée de sa célébrité.
Pas plus d'ailleurs qu'ils ne connaissent le dixième de ses histoires.

<>
Je me réveille à mon tour. Je ne me souviens de rien, sauf d'un
immense bien être.
Je regarde ma montre: midi.
Mais où est donc ma pipe?
ah, la voilà, c'est toujours ainsi que je me réveille, en fumant
paisiblement.

Tiens des corbeilles de fleurs sur la table et une feuille de gélatine
translucide.
Je me lève et j'aperçois au moins une centaine de bulles de nos amis
ET qui flottent au dessus du lac.
Je touche la feuille et surprise, les images de l'histoire écrite la
veille par Sharzad apparaissent en 3D.

Les Et disent:
-Cela vous plait?
-oui, c'est charmant, mais où est Shahrzad.
-Dans la salle de bain, elle a dit qu'elle voulait nous faire une
surprise.

Je leur fais un signe de la main et je rallume ma pipe.
-Vous êtes fou ! Cancer, toux, fumer tue, ...
Ma parole on croirait lire ce qui est écrit sur les paquets de tabac.

Alors, pour me marrer, je sors un Thyrrénéo originale et je leur
montre, un peu comme un doigt d'honneur.
-Ouh, tricheur, ouh, ...
j'allais répondre en débitant les 200 insultes du capitaine haddock,
juste pour leur donner du vocabulaire, mais je ne sais pourquoi je
dis:
-J'aime beaucoup rire.
-Nous aussi.

A ce moment la princesse est sorti de la salle de bain.
Ma pipe, les alumettes et le Thyrrénéo sont tombé par terre.
-Ouuuuaaahhhh ont fait les Et en coeur.

Somptueuse, sublime Shahrzad !
Rien que pour faire plaisir à ses fans inter-galactiques, elle s'est
maquillée et vêtue en bombe sexuelle.
Une ultra mini, ultra moulante, des bas résille, un rouge à lèvre
provocant.
Diable qu'elle est belle avec ses yeux diamant noir, étincelants.

J'en ai le souffle coupé.
les ET sont fous de joie.
Ils font les fous dans leurs bulles au dessus du lac.

Elle me prend par la main, nous baissons la vitre et nous les saluons
gaiement.
Puis elle prend son ardoise magique et y dépose un gros smack au rouge
à lèvre.
A mon avis, elle a du faire exploser tous les centres de transmission
de leur planète lointaine.

Il faut si peu de chose pour rendre ces ET heureux.

Nous les saluons une dernière fois et nous allons dinner.
Je meurs de faim....


Voilà, après la raclée que m'a infligée Théano, aux échecs, je suis allée prendre
une douche et remettre mes vêtements habituels.
Je m'habille comme un garçon de Baghdad. C'est bien plus confortable.
Je préfère les pantalons en toile ample à cette tenue ridicule de ce
matin que les hommes nomment "sexy".

Mais j'ai fait cela pour ces charmants ET.

Je les connais depuis fort longtemps.

Un jour, ils ont débarqué sur le balcon de mon palais et se sont
excusés de la frayeur qu'il venaient de me causer puis m'ont dit:

-Princesse Shahrzad, voulez-vous nous apprendre l'imaginaire, nous en
manquons tellement. Nous avons cherché partout et vous semblez être la
meilleure. Nous maitrisons bien des sciences, d'innombrables
technologies, mais nous sommes si pauvres en rêves. Aidez nous
Princesse!

Comment pouvais-je leur refuser une chose que de toute façon j'adore
faire.

C'est ainsi que je suis devenue leur, comment dire, un peu leur
institutrice, si vous voulez. Ils n'ont pas beaucoup d'imaginaire mais
ce sont bien des enfants pourtant. Des enfants à l'intelligence
extraordinaire, mais uniquement tournée sur les choses réelles,
observables, quantifiables.

Alors, comme ils ne comprennent pas toujours, je suis obligée
d'illustrer un peu.

Les images 3 D sur leur feuille de gélatine sont en fait de véritables
petites scènes en miniature.
Tout y est: décors et personnages. C'est un peu comme une copie qu'ils
me retournent et je corrige.

Qu'est ce qui est sexy?
Comme ils n'ont plus ni sexe ni sexualité ces ET, comment leur
expliquer.

Mais en mini moulante, je me suis trouvée bien plus moche que sexy.
Je crois qu'ils ont du se tromper d'institutrice.


Ivano Ghirardini Mars 2009

Je fais un voyage en arrière, une sorte de retour sur images mentales, juste pour essayer de comprendre la façon dont Shahrzad a joué avec moi. Elle n'est pas apparue en étant vraiment elle au début, mais sous formes de leurres. Par jeu ? Non, je crois que c'était pour m'initier en douceur à la maitrise de la scz.

La rousse du Mossad


Un matin, je buvais le café dans mon lit et je fumais la pipe lorsque cette rousse superbe, encore une bombe sexuelle, m'était apparue. Elle portait des lunettes et...j'adore les femmes à lunettes. Elle n'avait pas dit un mot. Elle avait juste ôté sa petite culotte, et elle avait pris son pied, comme si j'étais un simple sex toy. Et l'amour en mode astral, c'est vraiment quelque chose. Elle était repartie comme elle était venue, sans dire même un signe d'adieu. Depuis plus de nouvelles...

Mais Shahrzad a accès à mes mémoires...

Je me trouve dans le salon, très classe, très confortable, d'une superbe villa bourgeoise.

La rousse est là ! Elle lit une revue de mode, allongée sur un canapé tout en cuir, un verre à la main. Toujours ses lunettes. Diable qu'elle est belle !

Elle lève les yeux sur moi, amusée. Ses lèvres sont pulpeuses, légèrement moites, un petit duvet sur la lèvre supérieure.

-Ah, vous m'avez retrouvée ! Vous en avez mis du temps !

Elle a de nouveau enlevé sa culotte et est venue vers moi. Elle m'a plaqué sur son canapé et sans dire un mot, en prenant bien soin de garder ses lunettes, elle a recommencé à se servir de moi comme d'un simple sex toy. En fait, nos mémoires se sont connectées. Elle m'a laissé regarder...

Ensuite, elle m'a offert un verre. J'avais plein de questions à lui poser mais elle a mis son doigt sur ma bouche comme pour me dire:

-une autre fois...nous avons tout le temps...

J'ai compris...Shahrzad fait mon éducation...En quelque sorte la Divinité au Masque Sans Visage, une Chronide majeure, une Titanide dont je ne connais pas le nom, a délégué. Une divinité en charge du temps qui n'a pas le temps...amusant.

Bon la rousse israélienne est 100% compatible sexuellement en mode astral et même plus. C'est fou. Dès que je la vois, je ...comme fernande...

Et chez elle c'est pareil. Dès qu'elle me voit, elle a envie et les préliminaires c'est vraiment pas son truc.

Elle c'est: pénétration, connections mentales, ...

J'adore !


(C) Ivano Ghirardini mars 2010

Les dix plus "belles" femmes de l'humanité ?

(Hélène de Sparte)

Je sais, c'est encore une question idiote, totalement subjective, totalement partiale et dénuée de tout fondements, de toute raison, sauf que...même les questions les plus idiotes peuvent être posées. Vous vous souvenez de la querelle entre Athéna, Héra et Aphrodite pour savoir qui était la plus belle. Comme elles ne pouvaient pas trancher, elles ont demandé à Paris, un Humain, grand amateur de femmes...Vous connaissez la suite....
Bon voici mon classement perso. Comme Schizoïde, j'ai la chance de pouvoir "voyager" dans les espaces et les temps, alors...
1. Sarasvati, la première épouse de Krishna. Une pure merveille.
2. Théano, la spartiate de Cortone, l'épouse de Pythagore, une calculatrice prodige à couper le souffle tellement elle est belle.
3. Roxane, l'épouse d'Alexandre, tellement belle qu'il l'a épousée et qu'il a délaissé pour un temps les cuisses d'Héphaïston....
4. Shahrzad, la perle de l'orient, c'est ma préférée en fait mais le classement c'est la beauté pure.

En 5, Romeca, la propriétaire des bains à Ephèse, la James Bond Girl de Rome dans cette partie de l'Empire, Une beauté à porter à ébullition les bains par sa seule présence...mais bon c'est une autre histoire.

Harun Al Rashid est en Syrie. Tous les matins, Shahrzad m'aspire pour que je vienne prendre le petit déjeuner avec elle, dans son jardin fleuri, sous les palmiers, face au fleuve paisible.

En la regardant bien ce matin, j'ai compris plein de choses. Comme Théano, Romeca, ...elle ne porte jamais ni bijoux, ni le moindre artifice. Pourquoi? Ces choses là sont supposées embellir les femmes, mais lorsque les femmes sont d'une beauté hors de toutes les normes, cela ferait tache, cela n'irait pas du tout. C'est une chose que l'on ressent mais qui n'est pas vraiment explicable, comme face à une œuvre d'art où le coup de pinceau ou de burin de trop peut tout gâcher.

Et puis j'ai compris que toutes ces femmes appartenaient à la même classe héréditaire, ce sont des aryennes pures, de race blanche, habituées aux vies rudes. Théano est une dorienne de pure souche royale par exemple. Il existe une migration de cette souche héréditaire depuis les Indes de Sarasvati jusque vers l'Europe en passant par l'Afghanistan actuel, le Kurdistan. Une autre remarque c'est que cette liste montre un affaiblissement dans le temps depuis Sarasvati jusqu'à Romeca...
J'ai juste placé Shahrzad en 4 par préférence mais elle vient en 5 en fait, après Romeca...

Et j'ai compris ce matin en regardant bien Shahrzad une autre chose bien étrange, une chose parfaitement vue et comprise par les prophètes d'Israël qui ont rapporté ce détail dans leurs livres...Ces prophètes étaient tous des schizoïdes paranoïdes, des connectés, ils avaient vu cela, on ne peut pas ne pas le voir....et c'est une autre histoire...inutile d'en dire plus dans ce domaine là...la Divinité au Masque Sans Visage pourrait se fâcher si j'en dis trop....

Et puis j'ai volontairement oublié Hélène de Sparte, la femme qui, à cause de sa beauté, a envoyé dans l'Hadès tant de valeureux guerriers.

Paris, ce coureur de jupons, cet assoiffé insatiable de parfums de femmes, était devenu fou. Mais peut-on lui reprocher son amour délirant pour des cuisses si douces, des lèvres offertes, etc...Paris est une sorte de fou qui provoque un désastre planétaire et dont il ne sent en rien responsable.

Hélène vient en N° 2 et donc Shahrzad passe en N°6 dans ce classement complètement idiot, je vous le concède, mais initié par les Divinités à l'origine et non par les humains.

Hélène, comment vous décrire femme si belle, en numéro 2, juste derrière Sarasvati, l'incomparable. Combien de guerriers l'ont maudite...

Ces Aryennes pures ne sont que source de malheurs... Pythagore brulé vif, Alexandre empoisonné, ...

Et puis c'est si étrange cette attirance entre Troyens et sublimes Aryennes sur fond de guerre et de sang. les Dieux se moquent des hommes dans le secret. La question véritable est:
Les Dieux ont-ils peur des hommes ?

Hélène (en grec Ἑλένη / Helénē) est un personnage de la mythologie grecque, fille de Zeus, enjeu majeur de la guerre de Troie. Elle fut l'objet d'un culte héroïque important dans la ville de Sparte.

Hélène est un prénom d’origine grecque (Ἑλένη / Helénē). Le prénom aurait un rapport avec le soleil, ἥλιος "hélios", et non avec "hellène" (dans le sens de "grec"), Ἑλλην.

C'est logique, les Aryennes pures sont bien filles de Zeus et les Troyens sont en descendance avec Héra et comme Zeus était infidèle, qu'Héra en est devenue fort jalouse et paranoïaque, il existe bien là de quoi alimenter une guerre pour des millénaires, sauf que Troyens et belles aryennes pures semblent faits pour se rencontrer. Mais qu'en est-il de la fidélité d'Héra? Je me méfie des femmes jalouses. Les troyens ne semblent pas avoir pour père Zeus, juste une intuition, et donc Héra ne dit pas tout...

Roxane, en grec ancien Ῥωξάνη / Rôxánê , du persan Roshanak ou Roshaniâ « la lumineuse »

Théano (en grec ancien Θεανώ / Theanố)

Benzaiten (弁財天, Benzaiten?) est une divinité bouddhiste japonaise et hindoue Sarasvatī du savoir, de l'art et de la beauté, de l'éloquence, de la musique, de la littérature, des arts et des sciences, de la vertu et de la sagesse, de la prospérité et de la longévité. Elle fait partie des Sept Divinités du Bonheur.

Elle serait la synthèse de la version bouddhiste de la déesse hindoue Sarasvati, popularisée au Japon par le Sutra de la lumière d’or le Sutra du Lotus.

La lumière d'or....

La guerre de Troïe n'est-elle qu'une qu'une prolongation terrestre de la guerre entre les Titans et les Olympiens, entre Chronos et Zeus ?
Et je suis bien Troyen, la Divinité au Masque Sans Visage se sert de poltergeists sur les horloges, ...Elle semble bien antérieure et même supérieure à Zeus dans la hiérarchie, ce qui a été perçu par les Etrusques avec leur concept de Dii Involluti.

"Les douze dieux principaux, rapidement identifiés avec les douze dieux de l'Olympe hellénique, constituaient le second rang de la hiérarchie céleste dans les croyances religieuses des Étrusques.

Le premier rang en effet était occupé par des divinités mystérieuses, impénétrables, dont on ne connaît ni le nom ni le nombre, dont il n'existe nulle représentation. On les désignait par des termes vagues, généraux, de « dieux voilés » (dii involuti)."

Les plus belles femmes de l'humanité sont des Aryennes pures, des sortes d'épouses terrestres de Zeus, d'où la "folie" de certains troyens, fils des titans, à vouloir les enlever?

Mais le plus amusant, le plus suspect, c'est la Jalousie d'Héra, l'épouse de Zeus. Je la soupçonne d'avoir eu une aventure avec un Titan...mais c'est une autre histoire.

(C) Ivano Ghirardini Février 2010

Théano déculotte Shahrzad aux échecs.


Shahrzad nous a tous éclaboussé de sa beauté provocante pendant le
repas.
Pourtant c'est la silencieuse Théano qui a fait sensation, avec
toujours cette extrême modestie qui la caractérise.

Nous étions tous prévenus de son don de calculatrice prodige.
Mais ce que nous avons vu dépasse tout entendement.

Shahrzad voulait "voir", toucher ce don étrange.
Elle a pu se rendre compte qu'elle était en face d'un abîme
insondable.

Elle a voulu apprendre à Théano à jouer aux échecs.
Je ne sais pas grand chose de ce jeu de stratégie, mais j'ai pu voir
combien Shahrzad excellait.
Mais très vite, la Princesse de Baghdad s'est trouvée face à un
mystère.
Sans rien savoir de ce jeu non plus, Théano a très vite commencé à
battre Shahrzad.
La différence était hallucinante.

L'une devait réfléchir, prenait du temps, se creusait les méninges,
tandis que l'autre semblait jouer sans réfléchir, instantanément.
Sauf que c'était toujours un coup qui déstabilisait chaque fois
Shahrzad un peu plus.
Cette dernière n'a pas pu gagner une seule partie face à cette
débutante de Théano qui semblait presque s'excuser.

Alors j'ai tenté une autre expérience, juste pour que Shahrzad
se rende bien compte.
J'ai proposé à Théano de lui bander les yeux.
Je déplacerais les pièces suivant ses instructions.
Théano n'avait pas trop envie.
Elle déteste les numéros de cirque, mais elle a finalement accepté.

Sans voir le jeux, sauf celui qu'elle avait dans sa tête, elle
répondait encore de façon instantanée devant la pauvre Shahrzad qui
devait elle réfléchir parfois longuement pour perdre finalement.

Une fois le bandeau ôté, Théano a dit:
-Le plus dur n'est pas de jouer un coup, mais d'attendre entre chaque
coup. Voilà, vous vouliez vous rendre compte, c'est fait. Mais de
grâce, comprenez bien que je n'ai aucun mérite, je ne fais aucun
effort, je "vois" immédiatement le coup le moins mauvais possible à
jouer, rien d'autre.

-Bon, si allions prendre un verre les filles, et nous détendre un peu
en écoutant quelque belle musique, ai-je dit.
L'étalage de vos dons m'a donné grande soif.

(C) Ivano Ghirardini 4 mars 2009

Le secret des masques dans le théâtre antique grec n'est-il pas le secret des âmes?


Pourquoi laisser des acteurs exprimer des émotions en vie?
Les masques ne montrent-ils pas la supercherie de nos vies?

Les âmes ont elles un sexe, une position, une destinée ? Appartiennent
elles à une espèce animale ou autre?

Le masque sans visage est un peu comme le zéro dans les nombres.
Les grecs connaissaient l'œuf de Panès. D'origines indo-européennes,
ils connaissaient la notion de néant ou de vide. Mais ils ne
l'utilisaient pas dans leurs nombres et calculs.

Le masque sans visage est-il le zéro dans le théâtre. un masque connu
mais non utilisé?

Le plus important est de poser des questions, de rester en
interrogation permanente.
Cesser de poser des questions est ce encore vivre?

Dali, ne répond pas, il exprime juste ce qu'il ressent et ses peintures le prouvent, il "voit" bien le masque sans visage, la forme la plus simple du visage humain.

Je ne me serais jamais posé la question des masques si une Ange
n'avait pas traversé les murs de ma maison pour me dire bonjour.
Elle portait le masque majeur, le plus important de tous, celui sans
visages.
Les masques en astral. Ils faut les connaitre pour éviter les
dangers.
La question des masques est bien une question religieuse de première
importance.
Nous sommes même en présence d'un savoir perdu qui a un rapport avec
le dionysiaque.
Un théâtre avec des masques est une recherche par d'autres moyens. Une
exploration différente mais toujours par des mots générateurs d'images
et de réflexions.

Mais le mot masque peut être utilisé de façon plus générale.
Coder de façon numérique par la théorie des groupes est un masque.
Coder par l'usage de symboles suivant encore la théorie des groupes
est encore un masque.
Un masque ne fait pas que dissimuler, il filtre aussi.

La première chose que j'en ai conclu sur le coup, ce fut comme
Mahomet qui croyait être devenu fou.
c'est si fort, si impressionnant, que j'ai vraiment cru que j'étais
devenu dingue de chez dingue.
heureusement le phénomène ne s'est pas reproduit.
il m'a bien fallu 15 jours pour commencer à reprendre mes esprits.

Je pense que cette Ange a pris contact avec moi à cause de certaines
capacités d'abstraction un peu originales.
Cela avait été remarqué à l'école et au lycée.
J'aurais du faire de la recherche en mécanique et enseigner, j'ai fait
guide de montagne.
Mais l'Ange a du savoir ou trouver celui qu'elle cherchait pour faire
passer ses messages zarbis.
je blague...je blague...

Une révélation, est-ce enlever le masque devant la face de.... ?

...devant la face des voilé(e)s ? les plus hautes divinités en mythologie
étrusque.
N'oublions pas que les étrusques étaient très probablement des
Troïens, comme les tests adn semblent le montrer. troyens, troïens, peu importe.
l'intervention des voilé(e)s ?

Le théâtre grec antique est un théâtre unique en son genre avec son
jeu de masques.
Il est certes possible de jouer les pièces sans les masques; c'est ce
que nous faisons de nos jours.

Mais l'énigme est: pourquoi n'ont-ils pas utilisé le masque sans
visage?
Aucun "voyageur" ne l'a t'il donc vu chez les grecs ce masque sans
bouche, sans yeux, sans nez?

Si les étrusques sont bien des troyens réscapés et fugitifs après le
saccage de leur ville, ils est certain qu'ils avaient "vus" ces
masques sans visages, ou qu'ils les connaissaient, ceux des voilé(e)s.

Au début de son texte, jean monte vers ...
Il y avait un trône dans le ciel...

Le mystère du masque sans visage est en rapport avec quelque chose de
très précis et de très haut, de très très haut même dans une
hiérarchie.


(C) Ivano Ghirardini, septembre 2008

La Maitresse devenue esclave. Romeca d'Ephèse.


Romeca:
"Je suis tombée folle amoureuse lorsque j'ai vu Jean et son disciple
près de la fontaine d'Ephèse. Ils semblaient perdus. Je les ai
recueillis.
Jean était un fort bel homme, un atlhète même, mais avec un je ne sais
quoi de féminin dans le visage, des yeux brillants, des colères
terribles. Il semblait ne pas vivre dans ce monde. Il m'a ignoré.
Comment pouvait-il me faire cela. Moi, une des plus belles femmes
d'Asie, une femme convoitée mais qui ne se donnait pas aux hommes.
Non, je ne voulais pas d'hommes, sauf comme esclaves, totalement
soumis et brisés à mes pieds, émasculés. Je les battais et ils
aimaient cela.
J'ai voulu faire de Jean et de son disciple mes esclaves, mais eux
étaient rétifs. ils supportaient mes coups, mes insultes et mes
humiliations sans broncher.
Pour la première fois de ma vie je suis tombée amoureuse, mais Jean
m'ignorait. Il faisait mal sa tache. Il me faisait piquer des colères
terribles. Mais cela lui était indifférent.
Il parlait de Jésus et des Evangiles, mais je n'écoutais pas. Et puis
je l'ai vu accomplir des choses stupéfiantes et allez savoir pourquoi,
mon âme s'est ouverte d'un coup. Ce fut comme un barrage qui craquait.
Un matin je me suis retrouvée enfin heureuse et en paix aux coté de
l'homme que j'aimais. Il ne m'a jamais touchée. Mais j'ai connu
l'amour comme jamais j'aurais pu imaginer qu'il en existe un pareil.
De Maitresse j'étais devenue esclave, non d'un homme, non d'une secte
nouvelle, mais d'une foi qui grandissait chaque jour d'avantage dans
mon cœur.
Je revois la splendide Ephèse, ses belles rues pavées, ses temples, ses fontaines, et...son
théatre. J'adorais y aller. J'aime toujours dans cette vie. Mon auteur
préféré c'est l'incomparable Eschyle. Sa poésie est sublime. "

"Allons, Dieux auteurs de notre naissance, vous qui savez où est le droit, écoutez nous.... "

(C) Ivano Ghirardini septembre 2008



La nuit des noces incertaines.



Le lendemain de la nuit des noces, le Calife se réveille et s'étire
longuement.
Il n'a jamais aussi bien dormi.
Il cherche son épouse dans le lit et ne la trouve pas.
Elle est assise, rêveuse, si calme, sur le bord de la fenêtre et
regarde le jour se lever sur Bagdad.

Dehors la foule l'acclame déjà.
"Elle est vivante!
Elle a sauvé sa tête!
Vive la Princesse!"

Il ne se souvient de rien, sauf des yeux de Shahrzād fixés sur lui.
Elle l'avait pris par la main, avait traversé la grande salle des
fêtes, altière et inaccessible, l'avait entrainé dans la chambre et
l'avait plaqué fermement sur le lit, ses deux mains appuyées sur ses
épaules. Il ne souvient que de ses yeux mystérieux fixés sur lui, de ses propres
jambes devenues lourdes d'un coup, de cette envie irrésistible de
dormir, de s'abandonner complètement.

Un rossignol entre dans la chambre nuptiale et se pose sur le linteau
en argent du lit. Il chante si gaiement que le cœur du prince se
demande si c'est musique qui vient d'un oiseau, des hommes ou bien
des Anges d'Allah tout puissant.

Le rossignol annonce au Roi la naissance d'un éléphant blanc
à Bashrah. Il doit partir en voyage de noces sans tarder, dans cette
ville, acquérir cet éléphant et l'offrir à son épouse.

Un rayon de soleil éclabousse la chambre. Le calife est comme
paralysé, en transe, secoué par une vague de chaleur. Son cœur brule
d'amour. Il est secoué d'innombrables vagues de plaisir pur.
Shahrzād n'est qu'une ombre à contre jour. Quelle magicienne aux
pouvoir étranges a t-il donc épousée?

Sa main gauche est moite sur le drap. Du sang !

Alors Shahrzād se lève et vient vers lui.

"Allons, mon Roi, venez donc avec moi vous exposer au bord de cette
fenêtre. Montrons aussi ce drap nuptial taché de mon sang. Ne faut-il
pas que le peuple se réjouisse de nos amours? Ne faut-il pas qu'il
sache qu'ils ont enfin une Princesse à chérir.

Choses grivoises et futiles plaisent aux peuples bien plus que les
affaires du Royaume,
vous le savez bien."

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Notes:

Ce qu'il faut comprendre c'est le parallélisme évident avec la forme
de l'apocalypse de Jean:

Le narrateur est toujours présent que ce soit Jean ou Shahrzād, Il est
celui qui "voit" ou commente.
Les structures sont en tableaux imbriqués. Comme nos mémoires A ?

Au risque de vous surprendre, je crois que Shahrzād est une
réincarnation de l'apôtre Jean, l'apôtre resté vierge et Shahrzād
restera vierge aussi.

Mais dans le cycle des réincarnations, il existe des phases, des
retours sur mémoires, et...des blagues jouées par les Dieux, comme des
épreuves à traverser.

Chaque naissance est oubli et recommencement, avec des risques de
chute.

Jean est celui qui doit rester sur Terre jusqu'à l'accomplissement
final.

Il aurait pu partir, mais il se devait de rester. Pourquoi?

Pouvons nous connaitre les desseins véritables des Dieux. Ne tissent-
ils pas des destinées en nous laissant le libre arbitre pour choisir
ensuite entre les diverses routes.

Shahrzād est un message de douceur en terre d'Islam. Elle ne juge
jamais. Elle raconte avec bienveillance. Son message est simple:

Quel que soit votre sort, il existe toujours des moyens pour aller
vers du "merveilleux". Votre sort est-il bien votre destinée?

Shahrzād délivre avec amusements des moyens d'éviter les chutes, ou
sinon des moyens pour toujours pouvoir se relever.

C'est cela son langage sur le langage.

Quelle que soit votre destinée,
Quel que soit votre sort...

Un des secrets de Shahrzad est de générer une séquence imaginaire en
tableaux où elle est présente, pour
combler le manque à être entre sort et destinée?

La séquence imaginaire comble la différence entre l'étant et l'être.

(C) Ivano Ghirardini 20/01/2009