De toutes petites fleurs qui viennent d'éclore. Je ne sais pas ce que c'est. J'ai fait la photo hier soir en promenant mon chien, avec le mini pocket, attiré par ces petites couleurs dans une nature encore endormie par l'hiver. Vous pouvez remarquer combien cette plante est vivace et bien verte. Merci de nous faire partager vos connaissances si vous savez ce que c'est.
Bonne journée les puces.
Ivano
Michelle Lallement Cher Ivano, je pense à une plante des Alpes de Provence, appelée "bec de grue" des pierriers ou Erodium cicutarium. Merci pour toutes ces beautés fleurales.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Erodium_cicutarium03.jpg
Oui, oui, c'est exactement cela ! J'adore vos connaissances mes supers Amies ! On se complète bien. C'est amusant.http://fr.wikipedia.org/wiki/Erodium_cicutarium
"La période de floraison dépend de la localisation de la plante. Elle se situe, par exemple, entre avril et septembre en Europe tempérée et entre février et mai/juin dans le sud-ouest des États-Unis." Chouette, une belle américaine de retour parmi nous !!!!* Albert SAMAIN (1858-1900)
Une heure sonne au loin ...
Une heure sonne au loin. - Je ne sais où je vais.
...Oh ! J’ai le coeur si plein de toi, si tu savais !
Je te vois, je t’entends. Devant moi solitaire
Une apparition blanche frôle la terre,
Comme une fée au fond des clairières, le soir.
Et cette ombre d’amour si radieuse à voir,
Elle a tes yeux, tes yeux d’émeraude, ô ma vie,
Dont la douceur étrange aux longs rêves convie,
Comme l’azur profond de la mer ou des cieux ;
Et sa robe qui glisse à plis silencieux,
Sa robe, c’est la tienne aussi, ma bien-aimée,
Ta robe de bohème onduleuse et lamée
Où l’or parmi la soie allume maint éclair,
Ta robe, fourreau mince et tiède de ta chair,
Dont le seul souvenir, effleurant ma narine,
Fait couler un ruisseau d’amour dans ma poitrine...
Je suis seul. Le silence emplit les quais déserts.
L’âme en fleurs du printemps s’exhale dans les airs.
C’est une tiède nuit d’amant ou de poète,
Et j’ai l’amour à l’âme et l’amour à la tête,
Et j’ai soif de tes yeux pour me mettre à genoux !
Ce sont des mots sans suite, et des gestes si doux
Qu’ils semblent avoir peur de toucher, des mains jointes,
Des désirs par instant aigus comme des pointes
Et puis des nerfs crispés de la nuque au talon,
Toute l’âme perdue après son violon
Qui chante et qui sanglote et qui crie et qui râle,
Toute l’âme d’un grand enfant fiévreux et pâle...
Des fiacres attardés roulent dans les lointains.
Sous les arbres émus de frissons incertains,
Des brises doucement circulent, attiédies,
Et poignantes au coeur comme des mélodies.
Le fleuve sourd ondule en moires de langueur
Et j’ai tout un bouquet d’étoiles dans le coeur !
Je t’aime. Mon sang crie après toi. J’ai la fièvre
De boire cette nuit idéale à ta lèvre,
D’étendre sous tes pieds, comme un manteau de roi,
Ma vie et de te dire, oh ! De te dire : " Toi "
Avec une langueur si tendre et si profonde
Qu’en la sentant sur toi, ta chair, toute, se fonde.* Alphonse de LAMARTINE (1790-1869)
La vigne et la maison (II)
Pourtant le soir qui tombe a des langueurs sereines
...Que la fin donne à tout, aux bonheurs comme aux peines ;
Le linceul même est tiède au coeur enseveli :
On a vidé ses yeux de ses dernières larmes,
L'âme à son désespoir trouve de tristes charmes,
Et des bonheurs perdus se sauve dans l'oubli.
Cette heure a pour nos sens des impressions douces
Comme des pas muets qui marchent sur des mousses :
C'est l'amère douceur du baiser des adieux.
De l'air plus transparent le cristal est limpide,
Des mots vaporisés l'azur vague et liquide
S'y fond avec l'azur des cieux.
Je ne sais quel lointain y baigne toute chose,
Ainsi que le regard l'oreille s'y repose,
On entend dans l'éther glisser le moindre vol ;
C'est le pied de l'oiseau sur le rameau qui penche,
Ou la chute d'un fruit détaché de la branche
Qui tombe du poids sur le sol.
Aux premières lueurs de l'aurore frileuse,
On voit flotter ces fils dont la vierge fileuse
D'arbre en arbre au verger a tissé le réseau :
Blanche toison de l'air que la brume encor mouille,
Qui traîne sur nos pas, comme de la quenouille
Un fil traîne après le fuseau.
Aux précaires tiédeurs de la trompeuse automne,
Dans l'oblique rayon le moucheron foisonne,
Prêt à mourir d'un souffle à son premier frisson ;
Et sur le seuil désert de la ruche engourdie,
Quelque abeille en retard, qui sort et qui mendie,
Rentre lourde de miel dans sa chaude prison.
Viens, reconnais la place où ta vie était neuve,
N'as-tu point de douceur, dis-moi, pauvre âme veuve,
À remuer ici la cendre des jours morts ?
À revoir ton arbuste et ta demeure vide,
Comme l'insecte ailé revoit sa chrysalide,
Balayure qui fut son corps ?
Moi, le triste instinct m'y ramène :
Rien n'à changé là que le temps ;
Des lieux où notre oeil se promène,
Rien n'a fui que les habitants.
Suis-moi du coeur pour voir encore,
Sur la pente douce au midi,
La vigne qui nous fit éclore
Ramper sur le roc attiédi.
Contemple la maison de pierre,
Dont nos pas usèrent le seuil :
Vois-la se vêtir de son lierre
Comme d'un vêtement de deuil.
Ecoute le cri des vendanges
Qui monte du pressoir voisin,
Vois les sentiers rocheux des granges
Rougis par le sang du raisin.
Regarde au pied du toit qui croule :
Voilà, près du figuier séché,
Le cep vivace qui s'enroule
À l'angle du mur ébréché !
L'hiver noircit sa rude écorce ;
Autour du banc rongé du ver,
Il contourne sa branche torse
Comme un serpent frappé du fer.
Autrefois, ses pampres sans nombre
S'entrelaçaient autour du puits,
Père et mère goûtaient son ombre,
Enfants, oiseaux, rongeaient ses fruits.
Il grimpait jusqu'à la fenêtre,
Il s'arrondissait en arceau ;
Il semble encor nous reconnaître
Comme un chien gardien d'un berceau.
Sur cette mousse des allées
Où rougit son pampre vermeil,
Un bouquet de feuilles gelées
Nous abrite encor du soleil.
Vives glaneuses de novembre,
Les grives, sur la grappe en deuil,
Ont oublié ces beaux grains d'ambre
Qu'enfant nous convoitions de l'oeil.
Le rayon du soir la transperce
Comme un albâtre oriental,
Et le sucre d'or qu'elle verse
Y pend en larmes de cristal.
Sous ce cep de vigne qui t'aime,
O mon âme ! ne crois-tu pas
Te retrouver enfin toi-même,
Malgré l'absence et le trépas ?
N'a-t-il pas pour toi le délice
Du brasier tiède et réchauffant
Qu'allume une vieille nourrice
Au foyer qui nous vit enfant ?
Ou l'impression qui console
L'agneau tondu hors de saison,
Quand il sent sur sa laine folle
Repousser sa chaude toison ?
Et dominabitur a mari usque ad mare
et a Flumine usque ad terminos orbis terrarum.
Bonne journée les puces, à bientôt pour d'autres photos.
Je file...tel un petit souffle de vent sous le soleil chaud...
je file...tel un petit moineau qui chante dans le jour