vendredi, mai 13, 2011

-hé toi ! Oui, hé toi lecteur, voici je te questionne, je t'interpelle...

Une pieuvre dans l'océan des jours!
Je marchais le long d'un petit chemin à l'écart lorsqu'elle m'interpella:
-hé toi !
Je croyais rêver. Cette belle plante qui ressemblait à un monstre marin me parlait. Je m'approchais amusé.
-Me voici. Qu'as tu donc à me dire, jolie plante. Es-tu fille de Poséidon et d'Artémis? Les Dieux t'ont ils sorti des océans pour te condamner à vivre parmi ces roches? Allons raconte moi.

‎-Non, non, je ne suis ni fille d'Artémis, ni fille de Poséidon, juste une plante qui se plait sur ces rochers, entourée de ses si nombreuses amies, des papillons radieux. Mais dis moi, que viens tu donc faire par ici ?

‎-Ah une plante inquisitrice et curieuse! Vous voulez tout savoir, hé bien non, ne comptez pas sur moi. Pourquoi suis je venu ici, je n'en sais rien, vous savez lorsque je marche, je ne sais pas toujours où je vais, comme bien des hommes d'ailleurs.

‎-Quel plaisir vous avez là de pouvoir vous tenir debout, marcher, aller ou bon votre esprit ou vos amours vous portent. Ah combien j'aimerais être comme vous. Mais voilà, toute ma vie je dois la passer ici. Jamais je ne verrais de près ces belles montagnes au loin. Qu'y a t'il donc là bas? Je ne le saurais jamais.

‎-Est ce si important de savoir ce qui se trouve ailleurs, n'est il pas plus important de savoir ce qui se trouve ici et maintenant?

‎-Non, non, me répondit la plante. Vois combien est triste mon sort. Je ne rêve que d'aventures. Je ne rêve que de courir le vaste monde, et voilà, je suis condamnée à rester ici sur ce rocher. Oh, l'endroit est agréable, confortable même, toute autre plante se réjouirait d'un si charmant espace pour vivre sous le soleil, toute autre plante, sauf moi ! Je ne rêve que d'aventures. allons, raconte moi. Tiens cette montagne là bas. Qu'y a t'il derrière?


‎-Au delà de cette montagne, c'est sans doute pareil qu'ici, un petit monde, une petite terre plate, des êtres qui se croient le centre du monde. Et en deçà, cette montagne là, sans doute la même chose.


‎-Non, non, ne me dis pas cela, je désespère. Quoi partout des petites vies enracinées ! Quelles étranges destinées ! Sommes nous dans un enfer dont on ne peut s'échapper? A quoi servent donc les jambes, les ailes si c'est pour rester prisonnier des petites vies.


‎-Que pourrais donc te répondre jolie plante. Le libre choix est-il la véritable forme de liberté ? Pour le dire autrement, serait tu vraiment libre si tu te déplaçais contre ton gré? Pourtant nous vivons tous ainsi, en esclaves. Nos vies sont elles vraiment des vies? Peut être es tu plus libre que nous, ainsi enchainée sur ton rocher?
.../...
La suite une prochaine fois.
Bonne fin de semaine à Vous.
Ivano


http://fr.wikipedia.org/wiki/Art%C3%A9mis

Maïté Arthur agave, belle agave, déploie ton charme et tes vertus
Merci Maïté, une Agave, oui c'est bien cela. Un très joli nom.

Ils sont également connus sous les noms de « pita », « maguey » ou « cabuya ». Pita comme la Pythie si célèbre de Delphes?
http://fr.wikipedia.org/wiki/Pythie#Apollon_pythien

Sur WIKI : C'est une espèce monocarpique : elles ne fleurissent qu'une seule fois avant de mourir. « Agave » vient du grec αγαυος, qui signifie « digne d'admiration ». Il pourrait s'agir d'une référence à Agavé, tante de Dionysos dans la mythologie grecque, qui a instauré le culte de ce dernier



Éphraïm MIKHAËL (1866-1890)


Je préfère aux beautés des Artémis divines
Le corps mièvre et danseur des filles de Paris ;
J'aime les yeux rieurs et les voilettes fines,
Les contours estompés par la poudre de riz.


Charles-Marie LECONTE DE LISLE (1818-1894)

Aux pentes du coteau, sous les roches moussues,
L'eau vive en murmurant filtre par mille issues,
Croît, déborde, et remue en son cours diligent
La mélisse odorante et les cailloux d'argent.


José-Maria de HEREDIA (1842-1905)

La chasse
Le quadrige, au galop de ses étalons blancs,
Monte au faîte du ciel, et les chaudes haleines
Ont fait onduler l'or bariolé des plaines.
La Terre sent la flamme immense ardre ses flancs.

La forêt masse en vain ses feuillages plus lents ;
Le Soleil, à travers les cimes incertaines
Et l'ombre où rit le timbre argentin des fontaines,
Se glisse, darde et luit en jeux étincelants.

C'est l'heure flamboyante où, par la ronce et l'herbe,
Bondissant au milieu des molosses, superbe,

Dans les clameurs de mort, le sang et les abois,

Faisant voler les traits de la corde tendue,
Les cheveux dénoués, haletante, éperdue,
Invincible, Artémis épouvante les bois.

Amadis JAMYN (1538-1592)

Dialogue

Où sont tant de beautés que le printemps avait,
Ornement des jardins et des molles prairies ?
Où sont toutes les fleurs des campagnes fleuries ?
Où est le temps serein qui les coeurs émouvait ?
Où est le doux plaisir qui dans l'âme pleuvait
Durant les jeunes mois ? par qui les fantaisies
Des esprits généreux célestement nourries
Admiraient les effets que nature pouvait ?

Ces beautés maintenant mortes dessus la terre
Vivent en Artémis, qui les garde et les serre
Pour embellir ce tout de mille biens divers :
La face du printemps de là se renouvelle,
Le soleil y emprunte une clarté plus belle,
Et c'est le paradis de ce grand univers.


Théodore de BANVILLE (1823-1891)

Sculpteur, cherche avec soin, en attendant l'extase,
Un marbre sans défaut pour en faire un beau vase ;
Cherche longtemps sa forme et n'y retrace pas
D'amours mystérieux ni de divins combats.