Bonne soirée mes Amies. Une petite photo en passant.
J'adore la fraicheur qui commence à chasser les chaleurs du jour, le calme qui s'installe sous les platanes. Un merle chante sur sa branche, joyeux. Les hirondelles poussent des cris en volant au raz des arbres et des toits. C'est la grande paix du soir.
Bizzzz
Ivano
Rainer Maria RILKE (1875-1926)
Après une journée de vent,
dans une paix infinie,
le soir se réconcilie
comme un docile amant.
Tout devient calme, clarté...
Mais à l'horizon s'étage,
éclairé et doré,
un beau bas-relief de nuages.
J'adore la fraicheur qui commence à chasser les chaleurs du jour, le calme qui s'installe sous les platanes. Un merle chante sur sa branche, joyeux. Les hirondelles poussent des cris en volant au raz des arbres et des toits. C'est la grande paix du soir.
Bizzzz
Ivano
Jean LAHOR (1840-1909)
Calme des plantes
Le sage aime la paix et la douceur des plantes,
Leurs regards féminins et leur sérénité,
Et le sage aime aussi les bêtes nonchalantes
Qui dorment près de lui dans l'immobilité.
Le soir, quand il succombe au lourd poids de la vie,
Qu'il est las de penser et de rêver toujours,
Il va parmi les bois, et sa tristesse envie
Les fleurs qui vont s'ouvrir à de calmes amours.
Car Dieu semble n'avoir créé dans notre tête
Que stériles tourments et vaine activité,
Réservant ici-bas pour la plante et la bête
Le calme bienheureux de la passivité.
Rainer Maria RILKE (1875-1926)
Après une journée de vent,
dans une paix infinie,
le soir se réconcilie
comme un docile amant.
Tout devient calme, clarté...
Mais à l'horizon s'étage,
éclairé et doré,
un beau bas-relief de nuages.
Anna de NOAILLES (1876-1933)
Soir d'été
Une tendre langueur s'étire dans l'espace ;
Sens-tu monter vers toi l'odeur de l'herbe lasse ?
Le vent mouillé du soir attriste le jardin ;
L'eau frissonne et s'écaille aux vagues du bassin
Et les choses ont l'air d'être toutes peureuses ;
Une étrange saveur vient des tiges juteuses.
Ta main retient la mienne, et pourtant tu sens bien
Que le mal de mon rêve et la douceur du tien
Nous ont fait brusquement étrangers l'un à l'autre ;
Quel coeur inconscient et faible que le nôtre,
Les feuilles qui jouaient dans les arbres ont froid
Vois-les se replier et trembler, l'ombre croît,
Ces fleurs ont un parfum aigu comme une lame...
Le douloureux passé se lève dans mon âme,
Et des fantômes chers marchent autour de toi.
L'hiver était meilleur, il me semble ; pourquoi
Faut-il que le printemps incessamment renaisse ?
Comme elle sera simple et brève, la jeunesse !...
Tout l'amour que l'on veut ne tient pas dans les mains ;
Il en reste toujours aux closes du chemin.
Viens, rentrons dans le calme obscur des chambres douces ;
Tu vois comme l'été durement nous repousse ;
Là-bas nous trouverons un peu de paix tous deux.
- Mais l'odeur de l'été reste dans tes cheveux
Et la langueur du jour en mon âme persiste :
Où pourrions-nous aller pour nous sentir moins tristes ?..
Emile NELLIGAN (1879-1941)
Nocturne
C'est l'heure solennelle et calme du silence,
L'Angélus a sonné notre prière à Dieu ;
Le coeur croyant sommeille en un repos immense,
Noyé dans les parfums languissants du Saint-Lieu.
C'est l'heure du pardon et de la pénitence,
C'est bien l'heure où l'on fait notre plus chaste aveu,
Où nos yeux ruisselants, pleurs de reconnaissance,
Retrouvent à la fin l'ardeur du premier feu.
O Soir si consolant pour mon coeur ravagé,
Soir de miséricorde au pécheur affligé
Qui demande à son Dieu la manne bienfaisante,
Pénètre de ton ombre une âme à la tourmente,
Recueillement subit du passé dans ton sein,
Pour qu'elle puisse avoir paix et joie au Matin.