Un bouton de rose parmi les seringats, pour vous souhaiter une bonne fin de semaine, des amours toujours écloses, et pas de pitié pour les ingrats! Je blague, je blague. J'aime tellement partager avec vous ces modestes photos capturées lors des petites promenades par ici, que je ne sais plus parfois maitriser ma plume, emporté par je ne sais quelles tumultueuses logorrhées qui se voudraient chants de rossignols au bord du fleuve Mélès et qui ne sont en fait que pas de savates dans les couloirs des jours. Je blague encore.
Bonne fin de semaine donc. Plein, tout plein de lumière, de joie, de sourires. En Provence on dit, c'est amusant: "en pagaille".
Bises mes si superbes Ami(e)s.
Ivano
Albert MÉRAT (1840-1909)
Les fleurs de paris
A Sully Prudhomme.
Pour faire tous les coeurs contents
Avril revient. C'est le printemps
Qui pleure, qui rit et barbotte,
Et qui, chargé de falbalas,
Nous offre ses premiers lilas
"Fleurissez-vous ! deux sous la botte !"
Puis, comme un rêve parfumé,
Les petites roses de mai,
Et les dernières violettes,
Avec les frais muguets des bois,
Pareils à des chapeaux chinois
Qui feraient trembler leurs clochettes ;
Les seringas et les oeillets,
Points rouges, blancs et violets,
Fleurs en boutons et fleurs écloses,
Les bluets comme dans les blés,
Et les coquelicots mêlés
Aux résédas parmi les roses...
Car les jardins, les bois, les champs,
Qui connaissent bien nos penchants,
Ayant des fleurs, nous les envoient.
Ils en gardent toujours assez.
Nous marchons à pas trop pressés ;
Il est bon que nos yeux les voient.
Que le pavé soit sec ou gras,
Jonchant les charrettes à bras,
Déjà souffrantes et pâlies,
Elles embaument, voulant bien
Ne rien coûter ou presque rien,
Bien que nous les trouvions jolies.
Frêles, elles mourront demain
Dans l'eau d'un vase, ou dans la main
Distraite et blanche d'une femme,
Et, bienfaisantes pour chacun,
En rendant un dernier parfum,
Elles exhaleront leur âme.
Bonne fin de semaine donc. Plein, tout plein de lumière, de joie, de sourires. En Provence on dit, c'est amusant: "en pagaille".
Bises mes si superbes Ami(e)s.
Ivano
Albert MÉRAT (1840-1909)
Les fleurs de paris
A Sully Prudhomme.
Pour faire tous les coeurs contents
Avril revient. C'est le printemps
Qui pleure, qui rit et barbotte,
Et qui, chargé de falbalas,
Nous offre ses premiers lilas
"Fleurissez-vous ! deux sous la botte !"
Puis, comme un rêve parfumé,
Les petites roses de mai,
Et les dernières violettes,
Avec les frais muguets des bois,
Pareils à des chapeaux chinois
Qui feraient trembler leurs clochettes ;
Les seringas et les oeillets,
Points rouges, blancs et violets,
Fleurs en boutons et fleurs écloses,
Les bluets comme dans les blés,
Et les coquelicots mêlés
Aux résédas parmi les roses...
Car les jardins, les bois, les champs,
Qui connaissent bien nos penchants,
Ayant des fleurs, nous les envoient.
Ils en gardent toujours assez.
Nous marchons à pas trop pressés ;
Il est bon que nos yeux les voient.
Que le pavé soit sec ou gras,
Jonchant les charrettes à bras,
Déjà souffrantes et pâlies,
Elles embaument, voulant bien
Ne rien coûter ou presque rien,
Bien que nous les trouvions jolies.
Frêles, elles mourront demain
Dans l'eau d'un vase, ou dans la main
Distraite et blanche d'une femme,
Et, bienfaisantes pour chacun,
En rendant un dernier parfum,
Elles exhaleront leur âme.