lundi, juin 20, 2011

Midi chauffe et sèche la mousse...

Un petit champs de coquelicots joyeux pour vous souhaiter une excellente première semaine d'été. J'adore les coquelicots. Voyons ce qu'ont écrit sur eux nos belles plumes françaises.

Victor HUGO (1802-1885)
Jour de fête
Aux environs de Paris

Midi chauffe et sèche la mousse ;
Les champs sont pleins de tambourins ;
On voit dans une lueur douce
Des groupes vagues et sereins.

Là-bas, à l'horizon, poudroie
Le vieux donjon de saint Louis ;
Le soleil dans toute sa joie
Accable les champs éblouis.

L'air brûlant fait, sous ses haleines
Sans murmures et sans échos,
Luire en la fournaise des plaines
La braise des coquelicots.
.../...

Albert MÉRAT (1840-1909)
Les fleurs de paris


Pour faire tous les coeurs contents
Avril revient. C'est le printemps
Qui pleure, qui rit et barbotte,
Et qui, chargé de falbalas,
Nous offre ses premiers lilas
"Fleurissez-vous ! deux sous la botte !"

Puis, comme un rêve parfumé,
Les petites roses de mai,
Et les dernières violettes,
Avec les frais muguets des bois,
Pareils à des chapeaux chinois
Qui feraient trembler leurs clochettes ;

Les seringas et les oeillets,
Points rouges, blancs et violets,
Fleurs en boutons et fleurs écloses,
Les bluets comme dans les blés,
Et les coquelicots mêlés
Aux résédas parmi les roses...

Nous sommes fin juin, l'été paresse dans son coin, la France est coupée en deux nous dit la météo, pluies au nord, soleil au sud...
Bonne semaine à Vous mes Ami(e)s.
Ivano

François COPPÉE (1842-1908)


Vous êtes dans le vrai, canotiers, calicots !
Pour voir des boutons d'or et des coquelicots,
Vous partez, le dimanche, et remplissez les gares
De femmes, de chansons, de joie et de cigares,
Et, pour être charmants et faire votre cour,
Vous savez imiter les cris de basse-cour.
Vous avez la gaîté peinte sur la figure.
Pour vous, le soir qui vient, c'est la tonnelle obscure
Où, bruyants et grivois, vous prenez le repas ;
Et le soleil couchant ne vous attriste pas.

Charles CROS (1842-1888)

Avenir
Les coquelicots noirs et les bleuets fanés
Dans le foin capiteux qui réjouit l'étable,
La lettre jaunie où mon aïeul respectable
A mon aïeule fit des serments surannés,

La tabatière où mon grand-oncle a mis le nez,
Le trictrac incrusté sur la petite table
Me ravissent. Ainsi dans un temps supputable
Mes vers vous raviront, vous qui n'êtes pas nés.

Or, je suis très vivant. Le vent qui vient m'envoie
Une odeur d'aubépine en fleur et de lilas,
Le bruit de mes baisers couvre le bruit des glas.

Ô lecteurs à venir, qui vivez dans la joie
Des seize ans, des lilas et des premiers baisers,
Vos amours font jouir mes os décomposés.