Et que les cœurs sont comme un jardin qui fleurit Avec ses amandiers et ses roses trémières !
Les fleurs d'amandiers promises, si pures, si fraiches, si joyeuses dans les ciels limpides de Haute Provence.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Anna_de_Noailles
http://fr.wikipedia.org/wiki/Amandier
"L'amandier est un des symboles de la virginité : les fleurs paraissant bien avant les feuilles, chaque rameau se voile alors complètement de blanc, évoquant ainsi une robe de mariée."
Voici les paroles ou lyrics de L'amandier interprétées par Georges Brassens :
J'avais l'plus bel amandier
Du quartier
Et, pour la bouche gourmande
Des filles du monde entier
J'faisais pousser des amandes
Le beau, le joli métier !
Un écureuil en jupon
Dans un bond
Vint me dir': " Je suis gourmande
Et mes lèvres sentent bon
Et, si tu m'donn's une amande
J'te donne un baiser fripon !"
" Grimpe aussi haut que tu veux
Que tu peux
Et tu croqu's, et tu picores
Puis tu grignot's, et puis tu
Redescends plus vite encore
Me donner le baiser dû ! "
Quand la belle eut tout rongé
Tout mangé
" Je te paierai, me dit-elle
A pleine bouche quand les
Nigauds seront pourvus d'ailes
Et que tu sauras voler ! "
" Mont' m'embrasser si tu veux
Si tu peux
Mais dis-toi que, si tu tombes
J'n'aurais pas la larme à l'oeil
Dis-toi que, si tu succombes
Je n'porterai pas le deuil ! "
Les avait, bien entendu
Toutes mordues
Tout's grignotées, mes amandes
Ma récolte était perdue
Mais sa jolie bouch' gourmande
En baisers m'a tout rendu !
Et la fête dura tant
Qu'le beau temps
Mais vint l'automne, et la foudre
Et la pluie, et les autans
Ont change mon arbre en poudre
Et mon amour en mêm' temps !
en musique:
http://www.youtube.com/watch?v=LUl-8SDW2Go
A une branche d'amandier
Victor de LAPRADE
Déjà mille boutons rougissants et gonflés,
Et mille fleurs d'ivoire,
Forment de longs rubans et des noeuds étoilés
Sur votre écorce noire,
Jeune branche ! et pourtant sous son linceul neigeux,
Dans la brume incolore,
Entre l'azur du ciel et nos sillons fangeux
Février flotte encore.
Une heure de soleil, le bleu de l'horizon,
La tiède matinée,
Vous ont fait croire, hélas ! que la belle saison
Nous était ramenée.
Parfois l'hiver stérile a des soleils trompeurs,
Et sa face est dorée ;
Mais il ne peut mûrir une seule des fleurs
Dont vous êtes parée.
Après ce doux rayon qui brille avec amour,
La nuit sera mortelle ;
Pour fixer le printemps il faut plus d'un beau jour
Et plus d'une hirondelle.
Ne laissez pas jaillir tous vos boutons vermeils
Que le froid ne s'achève ;
Pour la saison féconde et pour les vrais soleils
Gardez bien votre sève.
L'hiver va de vos fleurs ternir la pureté,
Et leur règne s'abrège ;
Leurs calices fondront, comme ferait, l'été,
Une coupe de neige.
Puis, quand le jour luira, qui doit tout ranimer,
Les plantes et les âmes,
Il usera sur vous, sans rien faire germer,
Sa rosée et ses flammes.
Alors tout sous le ciel, tout sera réveillé ;
Toutes les autres branches
Lèveront au grand air leur ébène émaillé
Et leurs couronnes blanches ;
Et le soleil viendra peindre leur front charmant,
Leurs lèvres nuancées,
Et le vent les fera pencher languissamment
Comme des fiancées.
Les coteaux rougiront, les sillons bigarrés
De fleurs et de verdure,
Tous les arbres des bois, tous les gazons des prés
Seront dans leur parure.
Partout des bruits joyeux, du miel dans chaque fleur,
De l'or sur chaque nue ;
Mais vous, dans ce concert, sans voix et sans couleur,
Serez honteuse et nue.
Jamais d'oiseau chanteur sur vous n'aura guetté
L'insecte qui bourdonne ;
Vous ne donnerez pas de verdure à l'été
Ni de fruits à l'automne.
Un jour vous a tout pris : ses rayons déjà morts
Brillaient pour vous séduire ;
Et vous avez perdu tous vos jeunes trésors
Joués sur un sourire.
* Alphonse de LAMARTINE (1790-1869)
La branche d'amandier
De l'amandier tige fleurie,
...Symbole, hélas! de la beauté,
Comme toi, la fleur de la vie
Fleurit et tombe avant l'été.
Qu'on la néglige ou qu'on la cueille,
De nos fronts, des mains de l'Amour,
Elle s'échappe feuille à feuille,
Comme nos plaisirs jour à jour!
Savourons ces courtes délices;
Disputons-les même au zéphyr,
Epuisons les riants calices
De ces parfums qui vont mourir.
Souvent la beauté fugitive
Ressemble à la fleur du matin,
Qui, du front glacé du convive,
Tombe avant l'heure du festin.
Un jour tombe, un autre se lève;
Le printemps va s'évanouir;
Chaque fleur que le vent enlève
Nous dit : Hâtez-vous de jouir.
Et, puisqu'il faut qu'elles périssent,
Qu'elles périssent sans retour!
Que ces roses ne se flétrissent
Que sous les lèvres de l'amour!
Les fleurs d'amandiers promises, si pures, si fraiches, si joyeuses dans les ciels limpides de Haute Provence.
* Anna de NOAILLES (1876-1933)
La jeunesse
Tout le plaisir de vivre est tenu dans vos mains,
Ô Jeunesse joyeuse, ardente, printanière,
Autour de qui tournoie l'emportement humain
Comme une abeille autour d'une branche fruitière !
Vous courez dans les champs, et le vol d'un pigeon
Fait plus d'ombre que vous sur l'herbe soleilleuse.
Vos yeux sont verdoyants, pareils à deux bourgeons,
Vos pieds ont la douceur des feuilles cotonneuses.
Vous habitez le tronc fécond des cerisiers
Qui reposent sur l'air leurs pesantes ramures,
Votre coeur est léger comme un panier d'osier
Plein de pétales vifs, de tiges et de mûres.
C'est par vous que l'air joue et que le matin rit,
Que l'eau laborieuse ou dolente s'éclaire,
Et que les coeurs sont comme un jardin qui fleurit
Avec ses amandiers et ses roses trémières !
C'est par vous que l'on est vivace et glorieux,
Que l'espoir est entier comme la lune ronde,
Et que là bonne odeur du jour d'été joyeux
Pénètre largement la poitrine profonde !
C'est par vous que l'on est incessamment mêlé
A la chaude, odorante et bruyante nature ;
Qu'on est fertile ainsi qu'un champ d'orge et de blé,
Beau comme le matin et comme la verdure.
Ah ! jeunesse, pourquoi faut-il que vous passiez
Et que nous demeurions pleins d'ennuis et pleins d'âge,
Comme un arbre qui vit sans lierre et sans rosier,
Qui souffre sur la route et ne fait plus d'ombrage...
La jeunesse
Tout le plaisir de vivre est tenu dans vos mains,
Ô Jeunesse joyeuse, ardente, printanière,
Autour de qui tournoie l'emportement humain
Comme une abeille autour d'une branche fruitière !
Vous courez dans les champs, et le vol d'un pigeon
Fait plus d'ombre que vous sur l'herbe soleilleuse.
Vos yeux sont verdoyants, pareils à deux bourgeons,
Vos pieds ont la douceur des feuilles cotonneuses.
Vous habitez le tronc fécond des cerisiers
Qui reposent sur l'air leurs pesantes ramures,
Votre coeur est léger comme un panier d'osier
Plein de pétales vifs, de tiges et de mûres.
C'est par vous que l'air joue et que le matin rit,
Que l'eau laborieuse ou dolente s'éclaire,
Et que les coeurs sont comme un jardin qui fleurit
Avec ses amandiers et ses roses trémières !
C'est par vous que l'on est vivace et glorieux,
Que l'espoir est entier comme la lune ronde,
Et que là bonne odeur du jour d'été joyeux
Pénètre largement la poitrine profonde !
C'est par vous que l'on est incessamment mêlé
A la chaude, odorante et bruyante nature ;
Qu'on est fertile ainsi qu'un champ d'orge et de blé,
Beau comme le matin et comme la verdure.
Ah ! jeunesse, pourquoi faut-il que vous passiez
Et que nous demeurions pleins d'ennuis et pleins d'âge,
Comme un arbre qui vit sans lierre et sans rosier,
Qui souffre sur la route et ne fait plus d'ombrage...
http://fr.wikipedia.org/wi
http://fr.wikipedia.org/wi
"L'amandier est un des symboles de la virginité : les fleurs paraissant bien avant les feuilles, chaque rameau se voile alors complètement de blanc, évoquant ainsi une robe de mariée."
"L'arbre est originaire des plateaux et des montagnes de l'Asie occidentale. Il est cultivé depuis 5 000 ou 6 000 ans en Iran. Il a été introduit en Égypte par les Hébreux et ramené en Europe par les Grecs. Les Romains rapportèrent l'amand...e, qu'ils appelaient « noix grecque » en Italie. L'amandier fut introduit dans le Midi de la France au Ve siècle av. J.-C., mais il ne prit son essor qu'au haut Moyen Âge.
Les Arabes la diffusèrent sur tout le pourtour méditerranéen, au fur et à mesure de leurs conquêtes."
Les Arabes la diffusèrent sur tout le pourtour méditerranéen, au fur et à mesure de leurs conquêtes."
Voici les paroles ou lyrics de L'amandier interprétées par Georges Brassens :
J'avais l'plus bel amandier
Du quartier
Et, pour la bouche gourmande
Des filles du monde entier
J'faisais pousser des amandes
Le beau, le joli métier !
Un écureuil en jupon
Dans un bond
Vint me dir': " Je suis gourmande
Et mes lèvres sentent bon
Et, si tu m'donn's une amande
J'te donne un baiser fripon !"
" Grimpe aussi haut que tu veux
Que tu peux
Et tu croqu's, et tu picores
Puis tu grignot's, et puis tu
Redescends plus vite encore
Me donner le baiser dû ! "
Quand la belle eut tout rongé
Tout mangé
" Je te paierai, me dit-elle
A pleine bouche quand les
Nigauds seront pourvus d'ailes
Et que tu sauras voler ! "
" Mont' m'embrasser si tu veux
Si tu peux
Mais dis-toi que, si tu tombes
J'n'aurais pas la larme à l'oeil
Dis-toi que, si tu succombes
Je n'porterai pas le deuil ! "
Les avait, bien entendu
Toutes mordues
Tout's grignotées, mes amandes
Ma récolte était perdue
Mais sa jolie bouch' gourmande
En baisers m'a tout rendu !
Et la fête dura tant
Qu'le beau temps
Mais vint l'automne, et la foudre
Et la pluie, et les autans
Ont change mon arbre en poudre
Et mon amour en mêm' temps !
en musique:
http://www.youtube.com/wat
A une branche d'amandier
Victor de LAPRADE
Déjà mille boutons rougissants et gonflés,
Et mille fleurs d'ivoire,
Forment de longs rubans et des noeuds étoilés
Sur votre écorce noire,
Jeune branche ! et pourtant sous son linceul neigeux,
Dans la brume incolore,
Entre l'azur du ciel et nos sillons fangeux
Février flotte encore.
Une heure de soleil, le bleu de l'horizon,
La tiède matinée,
Vous ont fait croire, hélas ! que la belle saison
Nous était ramenée.
Parfois l'hiver stérile a des soleils trompeurs,
Et sa face est dorée ;
Mais il ne peut mûrir une seule des fleurs
Dont vous êtes parée.
Après ce doux rayon qui brille avec amour,
La nuit sera mortelle ;
Pour fixer le printemps il faut plus d'un beau jour
Et plus d'une hirondelle.
Ne laissez pas jaillir tous vos boutons vermeils
Que le froid ne s'achève ;
Pour la saison féconde et pour les vrais soleils
Gardez bien votre sève.
L'hiver va de vos fleurs ternir la pureté,
Et leur règne s'abrège ;
Leurs calices fondront, comme ferait, l'été,
Une coupe de neige.
Puis, quand le jour luira, qui doit tout ranimer,
Les plantes et les âmes,
Il usera sur vous, sans rien faire germer,
Sa rosée et ses flammes.
Alors tout sous le ciel, tout sera réveillé ;
Toutes les autres branches
Lèveront au grand air leur ébène émaillé
Et leurs couronnes blanches ;
Et le soleil viendra peindre leur front charmant,
Leurs lèvres nuancées,
Et le vent les fera pencher languissamment
Comme des fiancées.
Les coteaux rougiront, les sillons bigarrés
De fleurs et de verdure,
Tous les arbres des bois, tous les gazons des prés
Seront dans leur parure.
Partout des bruits joyeux, du miel dans chaque fleur,
De l'or sur chaque nue ;
Mais vous, dans ce concert, sans voix et sans couleur,
Serez honteuse et nue.
Jamais d'oiseau chanteur sur vous n'aura guetté
L'insecte qui bourdonne ;
Vous ne donnerez pas de verdure à l'été
Ni de fruits à l'automne.
Un jour vous a tout pris : ses rayons déjà morts
Brillaient pour vous séduire ;
Et vous avez perdu tous vos jeunes trésors
Joués sur un sourire.
La première fleur de l’amandier
Pierre Menauteau - XXème siècle
Il y avait un amandier
Qui sur le seuil de février
Croyait entendre par instants
Quelques légers bourdonnements.
- Merci, lui disent les abeilles,
C’est toi le premier qui t’éveilles.
- Je serais le seul à bourdonner ?
Il éveille alors le verger,
Il éveille les papillons,
Il éveille aussi les bourdons.
Il éveille enfin le poète
Qui sent bourdonner dans sa tête
Au-delà de cet amandier
Tous les vergers de février.
Pierre Menauteau - XXème siècle
Il y avait un amandier
Qui sur le seuil de février
Croyait entendre par instants
Quelques légers bourdonnements.
- Merci, lui disent les abeilles,
C’est toi le premier qui t’éveilles.
- Je serais le seul à bourdonner ?
Il éveille alors le verger,
Il éveille les papillons,
Il éveille aussi les bourdons.
Il éveille enfin le poète
Qui sent bourdonner dans sa tête
Au-delà de cet amandier
Tous les vergers de février.
* Alphonse de LAMARTINE (1790-1869)
La branche d'amandier
De l'amandier tige fleurie,
...Symbole, hélas! de la beauté,
Comme toi, la fleur de la vie
Fleurit et tombe avant l'été.
Qu'on la néglige ou qu'on la cueille,
De nos fronts, des mains de l'Amour,
Elle s'échappe feuille à feuille,
Comme nos plaisirs jour à jour!
Savourons ces courtes délices;
Disputons-les même au zéphyr,
Epuisons les riants calices
De ces parfums qui vont mourir.
Souvent la beauté fugitive
Ressemble à la fleur du matin,
Qui, du front glacé du convive,
Tombe avant l'heure du festin.
Un jour tombe, un autre se lève;
Le printemps va s'évanouir;
Chaque fleur que le vent enlève
Nous dit : Hâtez-vous de jouir.
Et, puisqu'il faut qu'elles périssent,
Qu'elles périssent sans retour!
Que ces roses ne se flétrissent
Que sous les lèvres de l'amour!