France : le décret de l’incroyable flicage du net               
 
     Une info passée en douce, par le biais d'un simple décret :  
"Sur le Web : la police a désormais accès à toutes vos données personnelles  
 Un décret oblige désormais les fournisseurs de services  sur Internet à conserver pendant un an mots de passe, traces d'achats ou  commentaires laissés sur le web par les internautes. La police pourra y  avoir accès lors d'enquêtes, ainsi que le fisc ou l'URSSAF. Tollé  général sur la Toile."
  
 Il aura suffi d'un simple décret, décidé en catimini, dans les  cabinets feutrés d'un pouvoir de plus en plus aux abois, pour démontrer  que, décidément, ce qui s'est passé en Tunisie, puis en Egypte, à savoir  le rassemblement populaire permis par le net, fout une sacrée trouille  aux gouvernants, immédiatement en oeuvre de "neutraliser" un éventuel  effet boule de neige, dans un pays comme la France, ex-championne des  libertés, et, notamment, de la liberté d'expression... 
  
  Le décret n° 2011-219 du 25 février 2011 relatif à la  conservation et à la communication des données permettant d’identifier  toute personne ayant contribué à la création d’un contenu mis en ligne a  été publié hier au Journal Officiel sans l'avis de la CNIL rendu le 20  décembre 2007. Cet avis a été rendu sur le fondement de l’article  11-4°a) de la loi informatique et libertés. Dans ce cas, l’avis de la  CNIL n’est pas systématiquement publié. Notre Commission a décidé de  publier cet avis sur son site. 
   
   Ben oui, le seul espace d'une véritable information indépendante, finit par nuire à la "COMMUNICATION" diffusée par les médias aux ordres...
    
   La propagande officielle ne saurait souffrir d'une atteinte si grave à  sa diffusion tous azimuts ; aussi, tous les internautes se retrouvent  désormais totalement fliqués, jusque dans leur intimité la plus  inviolable, par la grâce d'un décret digne des pires dictatures...
    
   On savait déjà être écouté, localisé, filmé, épié, dans l'espace public  par tous les moyens mis à disposition d'un état policier (système  "échelon" à la mesure planétaire, écoutes illégales, puces des  téléphones portables, caméras de surveillance, etc...) ; c'est  maintenant à l'espace privé que s'attaquent, en douce et en toute pseudo  "légalité", les petites mains de big brother....
    
   Formidable tartufferie, ce décret intervient sous la présidence  française du G8, censé (sic) "s'occuper de la protection de la vie  privée" ; comme annoncé par Sarkozy, en Décembre 2010 
(je cite)  : 
  Le 17 décembre 2010, le Président de la République a annoncé son  intention de réunir les principaux acteurs mondiaux de l'Internet en  marge du sommet du G8 de Deauville, en mai prochain. L'inscription du  sujet de la protection de la vie privée à l'ordre du jour du G8, qui se  tiendra sous la présidence française, permettrait de franchir une étape  décisive dans la protection de la vie privée face au développement des  technologies du numérique et éclairerait le rôle déterminant que la  France joue en la matière.
   Etonnant, non ? :-) 
    
       La Commission souhaite que le projet de décret précise que les  données seront transmises par des employés individuellement désignés et  appartenant aux services en charge des demandes de communication de  données des prestataires concernés.
    Enfin, l’article 7 dispose que les données transmises seront  enregistrées et conservées pendant une durée de trois ans dans des  traitements automatisés mis en œuvre par le ministère de l’intérieur et  le ministère de la défense.
    La Commission rappelle qu’un dossier de formalités préalables,  relatif à la mise en œuvre de ces traitements, devra lui être adressé et  demande que le projet de décret précise que :
  -     le ministère de l’intérieur et le ministère de la défense ne seront  destinataires et ne conserveront dans les traitements précités que des  données correspondant aux demandes qu’ils auront respectivement  introduites ;
-     le traitement des données communiquées par les FAI et hébergeurs aura  pour unique objet la conservation et la consultation et ne sera pas  interconnecté ou rapproché avec d’autres traitements y compris ceux  résultant du décret n° 2006-1651 du 22 décembre.
     
   Conclusion qui ressemble plus à un voeu pieux, qu'à une légitime remise  en cause légale de cette atteinte indubitable à la vie privée des  internautes.
    
   On attend donc la réaction des diverses associations de citoyens ; consommateurs, internautes, pour les recours devant : 
   - le conseil constitutionnel, 
   - les instances juridiques européennes, 
     
    Il est d'une extrême urgence, pour tous les internautes, de faire  défendre ces droits, sous peine de se voir bientôt entièrement à la  merci de l'arbitraire d'un pouvoir en train de détruire les derniers  champs de liberté, pour asseoir une domination sans contrôle sur la  liberté d'expression.
 
   
   A vos claviers ; diffusez l'information, sensibilisez le maximum de  personnes autour de vous, contactez la CNIL, les associations de  citoyens, pour donner du poids aux actions et recours en justice, qui  essaieront de préserver un des derniers espaces de liberté à la  disposition du plus grand nombre..
Source: 
Agora vox